1. Exposition


    Datte: 02/04/2021, Catégories: fh, frousses, jardin, caférestau, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme intermast, exercice,

    Elle a mis son chemisier long, léger, fin, celui avec un tissu très finement rayé, satiné, si doux au toucher. Boutonné assez haut, son col en V n’est pas très évasé, et ses longs cheveux roux couvrent entièrement son décolleté trop étroit. Au-dessus de ses grandes bottes en cuir marron et de ses longues jambes fines, elle porte sa minijupe en jean, celle qui se ferme sur le devant, avec des boutonsKaporal voyants, tous bien fermés de haut en bas. Pour le moment. Chic sur le haut, un chouia choc en bas, et élégante sur toute la ligne, elle marche devant moi d’un pas léger, assuré, et traverse les salles en enfilade de la prérenaissance italienne. Je la suis d’un pas qui se veut nonchalant. Elle s’arrête quelquefois, fait mine de regarder un tableau – ou le regarde vraiment – elle s’assure que je la suis, et sitôt que j’arrive à sa hauteur, reprend sa visite avec ses grandes enjambées et un air faussement détaché. En cet après-midi de semaine, et un peu à l’écart des « incontournables » de tous les guides touristiques, les salles sont assez calmes, parsemées de quelques connaisseurs, des visiteurs à l’âge avancé. La fraîcheur d’Agathe et la vitalité de sa démarche n’en ressortent que davantage. Elle ralentit quelquefois, prend un peu plus de temps pour s’arrêter sur un dessin. À quelques mètres d’autres amateurs d’art absorbés par une vitrine, elle caresse doucement ses manches moirées en observant pensivement desputti enjoués. Plus loin encore, dans une pièce consacrée aux ...
    ... fusains et crayonnés, à l’ambiance plus tamisée, elle triture négligemment les boutons de sa jupe en me prêtant davantage d’attention amusée. Je suis son jeu d’un peu plus près, tout en profitant des visages si délicats qui nous entourent. On pourrait croire que certains portraits nous adressent un sourire encourageant, complice. Sur certaines feuilles sont enchevêtrées des ébauches de mains, jambes, dos, ventres et torses dénudés, des corps sans tête, mais musclés, aux postures bien marquées. Je regrette de ne savoir pas dessiner ainsi pour saisir autant de détails du modèle qui se tient à mes côtés. Comme je songe à cela, elle s’échappe. Je la retrouve la salle suivante, vide de tout visiteur, mais qui compte plusieurs Vierges sagement alignées sur leurs cimaises. Agathe se tient devant celle dite « au coussin vert » qui, penchée en avant, allaite l’Enfant Jésus. Comme souvent dans ces représentations, Marie arbore (discrètement) un sein qui paraît toujours mal placé, bizarrement proportionné, toujours trop haut. Mais son visage, penché vers l’enfant, très proche de lui, paraît empreint d’une grande douceur. Ses mains, très dessinées, sont également très belles malgré leur position également peu naturelle. Le bébé, assez dodu, esta contrario dans une posture très spontanée, presque comique. Le visage du bambin, également peu visible de par son orientation, est lumineux et paraît directement réfléchir la tendresse du regard maternel. Agathe s’est posée devant la toile. Ses ...
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