Apprentissage - Histoires de Sexe

Apprentissage

... cintre et de me la présenter. Elle s’imposa même de m’aider à la passer, non sans pincer, brièvement mais douloureusement, les globes de mes seins sous prétexte d’ajuster le tissu. Puis, occupée à mettre en place la taille et à faire bien tomber les pans, elle pressa sans délicatesse les bourrelets de mes hanches que la ceinture faisait ressortir. Enfin elle exprima un avis doucereux : — Cette robe va très bien sur… madame (nuance ironique sur le mot), en tout cas pour la longueur. Il faudrait peut-être, sans doute dirais-je, ajouter une pince ou deux à ce niveau (relevant ostensiblement de ses mains ma poitrine lourde) et donner plus d’aisance ici (en glissant deux doigts durs sous la ceinture trop serrée)… Mais si c’est votre choix, Madame, ajouta-t-elle en se tournant vers ma Maîtresse, nous pouvons très bien faire ces retouches tout de suite.— Très bien, répondit celle-ci. Je vous remercie de ces excellentes suggestions, Mademoiselle, mais nous pourrions prendre également le conseil de vos collègues ; qu’en dites-vous ?— En effet, pour un cas, disons, aussi délicat, approuva la jeune vendeuse dans un sourire, plusieurs avis sont indispensables avant de se décider.— Vous avez tout à fait compris, rit Madame Ève ; c’est exactement ce que je pensais ! Je ne vous avais pas vue jusqu’ici, poursuivit-elle, vous ne devez pas être là depuis longtemps, mais il me semble que vous avez parfaitement saisi l’esprit du lieu. Quel est votre prénom, je vous prie ?— Éliane, Madame, ...

... merci beaucoup, murmura l’intéressée rougissante dans une petite courbette. Madame Ève la considéra d’un air pensif, comme si elle prenait seulement conscience à l’instant du physique de son interlocutrice. — Éliane ? Non, ce prénom ne vous sied pas… Liane ! Oui, Liane correspondrait mieux à la grâce de votre corps… Vous serez Liane pour moi, trancha-t-elle, et pour les autres aussi, je pense. Maintenant, allons rejoindre vos collègues ! J’étais restée muette durant cet échange d’amabilités, un peu à mon détriment, je l’admets. Je me tenais en retrait, comme il convenait à ma position de dépendante, malgré l’inconfort humiliant de me sentir boudinée dans cette robe de prix. Sans les retouches, n’est-ce pas… Madame Ève me saisit durement par un bras et, « Liane » radieuse dans son sillage, m’entraîna, me tira rapidement vers les autres employées. Sans égard pour leurs occupations du moment, elle les apostropha gaiement. — Votre avis, Mesdemoiselles, que pensez-vous de mon choix de robe pour Colette ? Liane m’a donné de judicieux conseils ; quels sont les vôtres ? Elles se tournèrent vers moi ; leurs acheteuses du moment s’écartèrent. Au centre de l’attention requise de ces élégantes personnes, je fus à nouveau inspectée par leurs regards critiques. Toutes, adoptant en effet aussitôt le nouveau prénom, se déclarèrent d’accord avec les préconisations de Liane et la complimentèrent pour la pertinence de son coup d’œil. Incontestablement, la nouvelle commise avait marqué des points. ...