1. ... - 5 octobre


    Datte: 30/04/2021, Catégories: fffh, extracon, médical, enceinte, contrainte, Oral pénétratio, policier, fantastiqu, couplea3,

    Tout est noir… Non ! Une lumière apparaît. Elle s’approche de moi et pourtant elle est partout. Tout s’éclaire, devient lumineux. Comment une lumière si blanche, si vive ne m’éblouit-elle pas ? Je suis bien. Que se passe-t-il ? La lumière décroît. Cela devient de plus en plus gris, de plus en plus terne. Tout est sombre. Je suis au milieu d’une infinie grisaille. Brusquement un flot d’images et de bruits m’assaille. La voiture qui se rue sur moi, la rue qui bascule, le bruit du moteur, les cris, un cri surtout… Le cri de Dominique. Tout me revient. Je veux bouger, parler. Mais je ne contrôle pas mon corps, je ne le sens même pas. À dire vrai, je ne sens rien. Mes cinq sens ne me communiquent rien. Ils sont aux abonnés absents. Une idée me frappe. Je suis mort. JE SUIS MORT, cela ne peut être que ça. Je ne reverrais pas Dominique, je ne reverrais pas Gwendoline, ni Anne, ni Maman. Je ne connaîtrais pas mes enfants. Une grande tristesse m’envahit. Ariane ! Ariane qui est morte il y a six ans, elle aussi à cause d’une voiture. Est-elle là ? Elle doit être là, je vais la revoir… Mais rien… Il n’y a rien… C’est le vide, le néant… Non, ça ne peut être cela la mort. Mon Dieu ; même Toi, je ne te sens pas. Pourtant j’ai déjà senti ton souffle sur moi quand je priais pour Ariane et notre enfant… Peut-être suis-je trop occupé de moi pour t’accueillir ? C’est peut-être ça l’enfer ou le purgatoire. Depuis combien cela dure-t-il ? Une minute, un jour, un mois… Je ne sais pas. Ici le temps ...
    ... n’a pas de sens. Parfois je baigne dans une douce apathie, parfois mon esprit travaille à toute vitesse. Des questions à foison me viennent, mais peu de réponses ou alors les souvenirs ressurgissent. Je revois ma vie par bribes, avec ses joies, ses peines, ses doutes, les grandes choses et les petits détails. Je sens le soleil se lever sur les pyramides de Tikal, le sel des larmes à la mort d’Ariane, le parfum d’Anne la première fois où nous avons fait l’amour, le goût du vin jaune, la chaleur de ma main après la fessée de Dominique, le réconfort des bras de Maman après l’explosion de la bombe en Algérie, l’atmosphère de la cathédrale de Chartres, le sourire de Papa sur la passerelle de l’avion la dernière fois que je l’ai vu, la douceur de la chatte de Gwendoline quand je m’enfonce en elle, l’odeur d’un champ de lavande en Provence, je revois des tableaux, entends des musiques… Parfois quelque chose vient me bousculer. Non pas vraiment me bousculer, me tirer ou me pousser, plutôt les deux à la fois. Au début cela me dérange, puis cela m’intrigue. J’essaie de trouver ce que c’est. Cela vient d’ailleurs, d’un ailleurs qui n’est pas moi. J’attends maintenant le moment de sa venue. Je finis par sentir une présence. Une présence qui n’a plus besoin de venir me chercher, une présence qui me soutient, qui m’aide, qui me donne de l’énergie, une présence d’amour désespérée. À force de sonder autour de moi, j’en perçois d’autres, chacune a son empreinte. Je finis pas les reconnaître. ...
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