1. 0202 Colère, regrets, remords, coup de fil et vent d’Autan.


    Datte: 04/11/2017, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    ... résultat final, mon jugement ; elle génère des perturbations – une insupportable jalousie, un sentiment de trahison – qui invalident tout le process. La solution est tout aussi évidente : il faut à tout prix sortir cette dernière variable de l’équation. Allons-y. Ainsi, dès que j’essaie à mettre de côté ce qui s’est passé entre Jérém et Thibault, je retrouve presque instantanément mon état d’esprit juste avant l’accident : un état d’esprit rempli de regrets et de remords. Le remord de lui avoir proposé les révisions, l’entraînant de fait dans un énorme problème d’acceptation de soi, l’entraînant dans cette spirale destructrice ; peut-être qu’un jour il aurait de toute façon « révisé » avec un autre mec, mais je n’aurais pas été responsable de l’enchaînement d’évènements, d’états d’esprit négatifs et destructeurs qui ont mené à cet accident. Le regret de ne pas avoir su (ou voulu) voir son immense solitude et son désespoir derrière la violence de ses propos, de ses agissements, de ses attitudes. Le remord de ne pas avoir écouté les personnes qui m’entouraient, Thibault en premier, m’encourageant à tenir bon, à être patient mais persévérant avec Jérém. Le remord de ne pas avoir su veiller sur Jérém alors qu’il était en danger, et alors que, là aussi, j’en avais été alerté par Thibault. Le regret de ne pas avoir planté Martin une fois de plus – et qu’importe s’il en aurait été vexé – pour montrer à Jérém à quel point non, je n’étais pas « à nouveau amoureux », car je l’étais ...
    ... toujours de lui, et de lui seulement, comme un fou. Le regret de ne pas avoir su lui dire à quel point il était la plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie ; à quel point mon cœur n’aspirait qu’à le retrouver, lui ; le regret de ne pas avoir su le prendre dans mes bras, le serrer très fort contre moi, et lui dire et lui redire à quel point je l’aimais comme un fou. Le regret de ne pas avoir su trouver les bons mots pour le retenir, sans même avoir essayé de les chercher, considérant que tout était foutu entre nous. Le regret de ne pas lui avoir proposé de rentrer avec lui. (Est-ce qu’il se serait laissé faire ? Ça, malheureusement, je ne le saurai jamais : mais qui ne tente rien…). Le remord d’avoir montré à Jérém que je m’éloignais de lui, le regret de ne pas m’être assez battu pour le garçon que j’aime. Au fond, je ne lui ai dit qu’une seule fois « Je t’aime ». Certes, sa réaction a été tout l’inverse de ce qu’on s’attendrait lorsqu’on se met autant à nu devant la personne aimée : me faire quitter, voir une capote voler de son jeans, m’entendre dire que je ne suis pour lui qu’un coup parmi tant d’autres, avec des nanas et des mec, se taper sur la gueule : vivre tout cela à la suite d’un « je t’aime », c’est horrible. Mais peut-être que je me suis mal pris depuis le début avec lui : peut-être que je l’ai trop facilement cru lorsqu’il me certifiait qu’entre nous ce n’était que de la baise ; peut-être que je n’ai pas su lire entre les lignes et autour des signes qu’il m’a ...
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