1. 0202 Colère, regrets, remords, coup de fil et vent d’Autan.


    Datte: 04/11/2017, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    ... faire le lien entre le malaise de son frère dont il avait été témoin pendant la semaine avant l’accident, et ma présence, mon attitude, ma tristesse. Même son jeune frère, celui qui doit le connaître le mieux en dehors de Thibault, semble avoir compris que Jérém m’a dans la peau… mais putain, Nico, qu’est-ce qu’il te faut de plus ? Et je repense à « MonNico »… « C’est qui, « MonNico » ? » avait demandé une greluche la dernière fois que j’avais composé son numéro… « C’est personne… » avait répondu Jérém, sur le coup de la colère, juste avant de me raccrocher au nez. Pourtant, ce n’est pas rien, « MonNico »… Est-ce que je suis encore dans les temps pour tenter de le retrouver, de le rattraper ? Si seulement je savais où il est en ce moment…si seulement je n’avais pas si peur de composer les dix chiffres de son portable… Et alors que je traverse le pont St Michel, un autre sujet me tracasse : mon attitude vis-à-vis de Thibault après l’accident de Jérém, après ses « aveux ». Car, si j’enlève cette fameuse variable de l’équation de mon état d’esprit, je n’ai aucun mal à retrouver ce que représentait Thibault à mes yeux auparavant : un gars pour qui j’avais une immense admiration et un estime sans failles, un gars adorable sous tout point de vue ; le mec le plus droit, honnête et irréprochable que je connaisse ; un gars pour lequel je ressentais une profonde amitié, réciproque qui plus est. Oui, Thibault était un véritable ami, dont le soutien a été précieux, dont la présence a ...
    ... été un véritable encouragement. Alors, est-ce que ce qui s’est passé entre les deux potes est si grave au point de lui en vouloir autant ? Est-ce que je n’ai pas été trop dur avec lui ? Est-ce que je n’ai pas coupé les ponts trop vite ? Est-ce que j’aurais dû lui laisser une chance de s’expliquer ? Je crois qu’Elodie a raison, une fois de plus. Soudainement, je me rends compte que je n’ai pas été cool du tout avec le bomécano : au lieu de le réconforter comme lui l’a toujours fait avec moi, j’ai laissé ma colère et ma jalousie dévorantes m’envahir ; je me suis éloigné de lui, je lui ai laissé entrevoir ma colère, le laissant seul avec son fardeau, en lui rajoutant même le poids de ma rancœur à son égard. Le pire, c’est que j’avais été profondément touché par la détresse de Thibault, d’abord au téléphone, puis, lorsque je l’avais retrouvé à l’hôpital, jusqu’à ses « aveux » à la cafétéria. Je repense à ce moment, à ses mots me racontent ce qui s’était passé avec Jérém ; et je revois un Thibault plus que jamais effondré, lui aussi submergé par les remords et les regrets, cherchant désespérément à me faire comprendre qu’il s’en voulait pour ce qui s’était passé, parce que cela avait éloigné son pote de lui, parce qu’il savait qu’il m’avait fait du mal. C’était un Thibault en détresse, une détresse qui était pourtant la même qu’avant ses « aveux » : le « roc » était à genoux, et je n’ai pas su lui tendre une main pour l’aider à se relever. Je m’en veux horriblement. Je me rends ...
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