1. Because I want you


    Datte: 17/05/2021, Catégories: fh, jeunes, copains, Voyeur / Exhib / Nudisme Masturbation regrets, internet,

    ... sur du carton blanc : Et rien d’autre. J’étais dévorée de curiosité. J’ouvris le boîtier, sortis le CD gravé, et le posai sur la platine laser de ma chaîne hi-fi. Sur le petit écran LCD fut indiqué qu’il y avait 8 titres. Puis j’appuyai sur "play". Je me demandais vraiment ce que j’allais entendre. Les premières notes d’une chanson commencèrent et j’eus un coup au cœur. Je me sentis pâlir. C’était "My Funny Valentine" de Sarah Vaughan. Pas le titre studio. Mais le live. Rare. Magique. Et bouleversant. Je sentis mon cœur se serrer. Cette chanson signifiait tellement, pour moi. Elle avait été notre lien, à moi et à mon premier amour. Nous l’avions repassée en boucle, ce soir-là, le soir où je lui avais offert mon corps pour la première fois. Amoureuse, troublée… perdue. Et désespérée. Depuis son départ, je ne l’avais écoutée qu’une seule fois. Mais l’entendre à nouveau, sans lui, m’avait brisé le cœur, et j’avais soigneusement rangé ma cassette audio dans un coin. Et elle était là, gravée sur le CD qu’un inconnu m’avait envoyé. Elle m’inondait à nouveau, sans préliminaires. Je n’avais pas eu le temps de tirer mon parachute. C’était encore une fois la chute libre. Cinq ans s’étaient écoulés, et pourtant je me sentais toujours aussi mal à l’écoute de cette chanson. J’éteignis immédiatement la chaîne hi-fi. Je n’avais pour l’instant pas le courage d’écouter le reste du CD. Je restai immobile, laissant les larmes couler sur mes joues. Mais qui ? Pourquoi ? Des pensées fragmentées, ...
    ... comme folles, se bousculaient en moi. Je me sentais totalement paumée. Et d’un geste absent, je pris mon verre et avalai précipitamment mon aspirine. * * * Je descendis du bus, remontant mes lunettes de soleil sur mon nez. Le boulevard Béranger était bondé. On était mercredi et le marché envahissait la grande rue en une foule de tentes bariolées. Je consultai rapidement ma montre. J’étais un peu en retard. Je pressai le pas, tournai dans une rue perpendiculaire, la remontai presque en courant. Lorsque j’arrivai devant le CESR, mon cœur battait la chamade, et une mèche folle s’était échappée de mon chignon. Je poussai la lourde porte en bois de l’entrée, longeai la bibliothèque, puis entrai dans le Centre. Une secrétaire me fit un grand sourire. — J’ai rendez-vous avec monsieur Diard, lui dis-je, reprenant mon souffle. Elle parut surprise. — Monsieur Diard ? Mais il est encore en vacances ! Vous n’avez pas été mise au courant ? Et merde. C’était bien ma chance. — C’était important ? reprit-elle.— Non, j’avais quelques questions, c’est tout… C’est mon professeur de thèse, expliquai-je. Pourtant il m’a confirmé le rendez-vous par e-mail… Elle eut un sourire contrit. — Je suis sûre qu’il a dû vous renvoyer un message pour s’excuser de son absence, dit-elle. Groupmmf.Ça, c’est ce que tu crois, pensai-je en quittant d’un bon pas le Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance. Je ruisselais de sueur. Le soleil tapait fort. Il était dix-sept heures, et ma robe légère me collait à ...
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