D'ébène et d'opale - 2/2
Datte: 19/05/2021,
Catégories:
fh,
fplusag,
couleurs,
Voyeur / Exhib / Nudisme
strip,
fsodo,
... congestionnée, ravagé par ses véhémences. Ce tableau me comble, et son insoutenable sensualité me fascine si puissamment que je ne parviens plus à m’en détacher : ce ne peut être moi, il faut qu’il dépeigne mon âme. Une fraction de seconde, je pense que l’image de cette infernale volupté devrait aussi séduire mon amant, mais ne peux m’attarder à cette idée car une vague inexorable, plus forte que les précédentes, me submerge et me chavire en me contractant sur l’épieu qui vomit ses laves jusqu’en mes tréfonds… L’orgasme qui suit immédiatement efface tout souvenir des tempêtes que j’essuie tandis que, terrassés, nous nous effondrons tous deux. Le retour à la vie est lent et laborieux, entrecoupé de rêves languissants et de cauchemars affolants. Lorsqu’enfin j’émerge et me redresse, pauvre corps pantelant, dégoulinant de nos foutres mêlés, il est déjà rhabillé et sur le point de sortir. — Prends tout ton temps, chérie, dit-il dans un sourire las et triste en s’éloignant. Puis après avoir déposé le prix de mes ivresses sur un coin de la table, il sort en claquant la porte. Il ne m’a pas, cette fois, invitée à revenir, et je m’en trouve presque mortifiée. ___________________________ Deux jours plus tard, submergée par des convoitises que je ne parviens plus à nier, je décide d’y retourner. Le studio semble à présent vide et inoccupé tandis qu’un homme se tient sur le seuil de cette porte qui me fut alternativement d’enfer puis de paradis. — Vous venez pour visiter ? Vous ...
... n’avez que peu de chances, il est presque déjà reloué. Je n’ose penser que c’est moi qui l’ai fait fuir ; mais, dévorée de curiosité, ne puis m’empêcher d’interroger : — Oui ; enfin, non. Mais savez-vous ce qu’est devenu le précédent locataire ?— Vous avez connu Abéjé ? Quel homme charmant ! Il est reparti en Guinée. L’affaire qu’il était venu négocier et dont il a suivi la mise en œuvre s’est terminée, et autant que je sache, il en a tiré un beau pactole. Le bonhomme se recule, me dévisage puis poursuit : — Il m’a parlé, en me rapportant les clés du studio, d’une femme qu’il avait rencontrée il y a peu et à laquelle il disait vouer un culte insensé. Il m’a raconté qu’elle lui faisait perdre tous ses moyens. Maintenant que je vous vois, je comprends un peu mieux… Je me demande bien de quels moyens il pouvait s’agir. Assurément pas de ceux qui m’avaient portée aux nues. L’homme poursuit : — Oui, il était si esseulé pendant ce long séjour que plusieurs fois je l’ai invité à dîner. Il était intarissable quant aux beautés de son pays et me l’a longuement décrit dans un français exquis, bien qu’un brin académique. Intarissable, il l’avait été aussi avec moi mais d’autre manière, et j’avais également goûté aux saveurs de sa langue sans en saisir toutefois l’académisme. Sa muflerie verbale n’aurait donc été ainsi qu’un effet de mes charmes ? Le compliment est certes valorisant, mais un peu tardif et trop excessif. J’hésite à endosser ce rôle de prêtresse castratrice du verbe. Pourtant, ...