La tentation était trop forte (1)
Datte: 27/05/2021,
Catégories:
Hétéro
... fait. — Peu importe ! clame-t-elle négligemment en se levant. On y va ? Avant que je ne puisse organiser suffisamment mes pensées pour lui répondre, elle a déjà tourné les talons et s’éloigne d’un pas vif. Je reste donc bêtement assise à ma table, avec le petit jeune qui fait tout aussi bêtement le pied de grue devant. — Je… je peux m’asseoir Madame ? demande-t-il, visiblement pas très à l’aise. — Appelle-moi Cat’, et va donc nous chercher deux verres. Je lui ai répondu dans un soupir et en lui tendant un billet de dix euros, résignée à échanger quelques mots pour essayer de me retirer le plus vite possible, mais en restant polie. Tandis qu’il acquiesce et se dirige vers le bar, je réalise que mes joues commencent à me chauffer, signe que l’alcool fait sans doute effet. Tant mieux : au moins je pourrais décrocher plus de deux mots dans la soirée ! Lorsqu’il revient avec les verres, il pose le mien devant moi en me regardant à peine. Il semble plus gêné encore que moi, si c’est possible, et je me demande s’il a réellement souhaité cette situation ou s’il se retrouve coincé lui aussi sans l’avoir désiré. J’ai une pensée fugace pour mon mari et pour ma fille, et je prends le temps de me demander ce qu’ils penseraient de moi s’ils me voyaient en cet instant. Je ne fais rien de mal, bien sûr, mais la scène a de quoi étonner : je partage un verre avec un étudiant de vingt ans de moins que moi, comme une sorte de rancard arrangé que je détestais déjà quand j’avais son âge ! ...
... Heureusement, sa timidité me rassure, elle me fait un peu sortir de ce schéma glauque dans lequel je serais une Cougar en rendez-vous avec son amant d’un soir. Là, nous ne faisons après tout que passer le temps parce que nos amis nous ont abandonnés ! — Alors, comment t’appelles-tu ? Je me suis décidée à l’interroger un peu parce que le pauvre petit ne quittait pas son verre des yeux, comme s’il allait lui donner du courage. — Guillaume, Madame. — Cat’. Tu es étudiant ? — Pardon Cat’. Oui, en sociologie. Première année. Il trempe ses lèvres dans son verre de temps à autres pour se donner du courage, et je constate malgré moi que je fais de même. A ce rythme-là, nous ne tarderons pas à devoir nous en chercher un autre. — Et tu as une petite copine Guillaume ? Je me flagelle intérieurement pour cette question indiscrète qui m’a échappée, mais de toute façon le mal est fait. Je vais passer pour une allumeuse maintenant ! — Oui, me répond-il néanmoins, ce qui me surprend. Je pensais vraiment que non, ce qui expliquerait qu’il écume les bars avec ses potes pour aborder des femmes. Mais après tout ce n’est peut-être absolument pas ce qu’il fait, je me suis sans doute simplement fait des idées. Je choisi tout de même de le taquiner un peu : — Et tu va quand même discuter le soir dans des bars avec des femmes plus âgées que toi ? Je lui dis cela sans aucun jugement, mais au contraire avec un air canaille qui pourrait signifier : « je sais ce que c’est mais rassure-toi, ce sera notre petit ...