1. Lettre à Caro - 1


    Datte: 08/06/2021, Catégories: fh, inconnu, Collègues / Travail magasin, pied, intermast, journal, f+prof,

    ... naviguer avant de se perdre dans la mer des délices. Il débite tout cela le regard perdu, on ne me l’avait pas faite aussi poétique au départ d’un soulier. Pendant que j’écoute bêtement sa tirade, il a pris mon pied et le soulève, dix secondes de rêve et ma jupe est remontée jusque la dentelle de mes bas. Son regard n’était pas si perdu que cela, il a de l’avenir dans la chaussure, ce grand garçon, mais le charme fait place à la réalité. Et si c’était un violeur ? On dit qu’ils sont psychologues, qu’ils savent mettre les femmes en confiance. Je suis assise sur la banquette qui court le long du mur, je sens que je vais crier, je panique, je me cramponne au bord des deux mains, si je lâche je vais tomber sur lui, comment attraper ma jupe ? Je hurle : — Lâchez mon pied ! Il continue sa litanie : — Quelle jambe ! Je savais que les genoux étaient aussi fins que les chevilles, des attaches de pur-sang et en plus ceci et cela… Je n’écoute plus, des gens passent dans la rue, je crie ? Non, je serais ridicule. Il a réussi à enlever ma chaussure et garde mon pied serré dans ses mains, j’essaie de le retirer mais je glisse et ma jupe ne suit pas… horreur, c’est le jour d’Albert et je n’ai pas de culotte ! — Je vous en prie, ne criez pas, le patron ne vient pas ce matin, nous sommes tranquilles pour bavarder. Je dois faire quelque chose, des images défilent à toute vitesse, il me viole, je crie, des gens entrent et le tirent en arrière ; il se débat, il n’arrête pas de répéter : «elle ...
    ... n’a pas de culotte, la salope ». Non, il faut trouver autre chose… Je respire un grand coup et je lance mon pied pour le repousser, pour le basculer. C’est raté, il est toujours à genoux et tient mon pied plaqué contre son ventre, ma jupe est redescendue, de ce côté c’est gagné. En cas de viol il paraît qu’il faut parlementer, je vais essayer calmement : — C’est gentil ce que vous me dites, nous pouvons parler si vous voulez, vous n’avez pas d’amie ?— Si, plein, et je vois des femmes nues toute la journée mais elles n’ont aucune féminité ; elles n’ont aucune notion d’érotisme, je vous assure, quand elles ont retiré leur jean, leur panty, leur slip et leur protège-slip, j’ai envie de me rhabiller. Je ne peux m’empêcher de rire à cette image, tu sais que j’adore sentir une petite brise sur mon ventre nu, je réplique : — Je croyais que les jupes c’était ringard ?— Pas du tout Madame, les vrais amoureux de la femme se damneraient pour une jupe qui vole, qui dessine la croupe, qui montre et cache, et si la jambe est bien faite, et l’escarpin léger, c’est le rêve.— Et à quoi rêvent-ils, ces amoureux des femmes ?— Nous voyons tous la même image qui prolonge les jambes sous l’ourlet ; sentez-vous dans la bouche la sensualité de ce mot ? Nous voyons avec une précision de peintre les cuisses orgueilleuses et les bas indispensables, tantôt avec jarretières en dentelle ou accrochés aux rubans du porte-jarretelles et au-dessus la peau douce, fraîche au toucher. Je vous en prie, laissez-moi ...
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