1. L'arroseuse arrosée


    Datte: 09/06/2021, Catégories: fh, extracon, Collègues / Travail vengeance, cérébral, photofilm, confession, humour, extraconj,

    ... avoir repris un peu d’assurance, et nous l’interrogeons sur l’évolution de ses relations conjugales. — C’est pire qu’avant, se plaint-elle, mais j’ai décidé d’agir et j’aurais un service à vous demander !— Lequel ? Lâchons nous simultanément, perplexes sur nos capacités à rabibocher son couple défaillant.— Je… je souhaiterais que l’une d’entre vous m’aide à prouver que Lucien m’est infidèle !— Ah oui, et comment ça ?— Et bien voilà : vous êtes toutes les deux, de manière différente, très appétissantes pour un homme comme Lucien ; et, grâce à vous, je pourrais récolter la preuve de ses écarts de conduite.— Pardon ? dis-je en baissant la voix pour ne pas être entendue alentour.— L’une d’entre vous sort avec lui, on prend deux ou trois photos compromettantes : c’est tout !— Tu veux que l’une d’entre nous couche avec ton mari ? souffle faiblement Daphnée.— Oh, ce n’est pas forcément coucher, ça peut n’être qu’une scène intime, répond Estelle sans se démonter. Nous échangeons toutes deux un regard effaré. La demande nous laisse sans voix, et nous poursuivons notre repas dans un silence plus qu’inhabituel entre nous. Lorsqu’Estelle se lève enfin, Daphnée lui glisse à voix basse : — Bon, on va y réfléchir ! qui sonne comme une fin de non-recevoir à son étrange demande. Lorsqu’elle s’éloigne et que nous nous levons à notre tour, je dis à mon amie : — Tu crois qu’on vavraiment y réfléchir ?— Et pourquoi pas ? rétorque-t-elle en se glissant dans l’ascenseur, lieu évidemment peu ...
    ... propice à la poursuite de nos échanges surréalistes. Le lendemain, accaparée par mon boss à la réalisation d’une importante présentation à des banquiers, je me fais monter un sandwich sans pouvoir retrouver Daphnée à la cantine. Le jour suivant, impatiente d’avoir l’explication de son énigmatiquepourquoi pas, je lui propose de nous retrouver à l’extérieur dans une pizzeria, ce qu’elle accepte d’un air amusé. Pendant près d’une heure, elle m’explique que, finalement, la demande d’Estelle n’a rien d’extravagant, que c’est unmenu service, fort important pour elle, que nous pouvons le lui rendre sans peine, que nous savons bien que nos hommes, lorsqu’ils accompagnent le PSG en déplacement, ne sont pas avares d’entorses passagères à leur devoir de fidélité envers leur compagne ; bref, que celle qui se dévouera fera preuve sinon decharité chrétienne, au moins d’humanisme. À bout de contre-arguments, je lui rétorque : — Bon, si je te comprends bien, tu te dévoues, et moi je prends les photos !— C’est hors de question : c’est à lui de choisir entre nous deux !— Euh, et comment ça ?— Ne t’inquiète pas, j’ai un plan, me dit-elle mystérieusement. Je te l’exposerai en présence d’Estelle. Cette réponse me déplaît, car moi, sa meilleure amie, je me retrouve à ses yeux l’égale d’une fille que nous méprisons un peu. Le lendemain, à l’instigation de Daphnée, nous nous retrouvons avec Estelle à la cantine à l’heure où la plupart des employés ont fini de déjeuner. Avec une mine de conspiratrice, elle ...
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