1. Réconfort & vieilles dentelles VII. La profiteuse (1)


    Datte: 10/06/2021, Catégories: Hétéro

    Je reçois un appel un jour sur mon portable. Un numéro que je ne reconnais pas. « - Allo ? — Allo, D ? — Oui. — C’est Patricia. — Patricia ? — Oui, Patricia, tu sais Patricia N. — Ah, Patricia, oui. » Je me dis, tiens, elle refait surface celle-là. Est-ce que c’est pour s’excuser de ne pas être venue à l’enterrement de ma femme ? Ça m’étonnerait beaucoup. Je vais vous la situer. Patricia est une ancienne collègue de ma femme qui est partie en retraite il y a quelques années (deux, trois ans, je dirais - le temps passe tellement vite.) Un cas celle-là. Une belle fille mais complètement névrosée, mais surtout une égoïste et égocentriste de première, et en plus totalement éhontée. Ma femme la connaissait depuis plus de trente ans. C’est vrai qu’elle a eu des malheurs dans sa vie, et ma femme, en bonne collègue, et surtout comme quelqu’un d’humain, avait toujours été à ses côtés dans les moments difficiles. Son veuvage, l’enterrement de sa mère. Par contre, quand ma femme a perdu un de ses proches, l’autre a été aux abonnés absents, ne cherchant même pas une excuse. Je ne parle même pas des multiples fois où nous l’avions invitée, en particulier pour qu’elle ne soit pas seule à Noël, invitation qu’elle ne nous a jamais rendue, même pas pour un café. Et pour clore le tout, elle ne s’est même pas manifestée lors de son enterrement. Je n’ai pas franchement été étonné. Je sais bien que depuis qu’elle est en retraite elle est partie vivre à l’étranger, et je n’attendais pas d’elle ...
    ... qu’elle fasse le voyage (quoiqu’elle aurait pu le faire, mais je la connaissais et je savais qu’il ne fallait pas trop lui en demander.) Mais bon, elle l’a su (par des amis communs) mais n’a même pas envoyé des fleurs ni même une carte de condoléance. Bref, depuis qu’elle est partie nous n’avons jamais eu aucun signe d’elle. Et même pas là. Aussi, je me disais sans grande conviction, elle va peut-être faire un petit geste à l’occasion de cet appel, trouver une excuse à la con, comme d’habitude. Elle pourrait mettre ça sur le compte de sa névrose, invoquer sa déprime, au moins ça serait crédible. Je savais cependant, par nos amis communs, que depuis que Patricia est partie vivre là-bas, il lui arrive de revenir en France régulièrement, et qu’en plus d’être égoïste, elle est ce qu’on pourrait qualifier, de profiteuse. Elle n’en a en effet aucune vergogne pour contacter ses rares amis restés en France pour leur demander de venir la chercher à l’aéroport, voire de l’héberger durant ses courts séjours quand elle rentre au pays. Et il y a des gens assez poire pour le faire, des gens bêtas et gentils jusqu’à la connerie pour lui rendre ce service sans discuter, comme s’ils n’avaient que ça à faire, et être à son service comme si elle était une princesse. Comment font les autres ? disait ma femme. Nous, on se prend une chambre d’hôtel, un taxi, ou bus ou un RER et on n’emmerde pas les autres. Surtout quand on est incapable d’avoir la moindre attention envers les amis. La suite lui avait ...
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