Départ de feu
Datte: 24/06/2021,
Catégories:
fh,
inconnu,
uniforme,
jardin,
Voyeur / Exhib / Nudisme
pénétratio,
jeu,
Dimanche 6 novembre. Il est dix heures du matin. Malgré une nuit bien trop courte, je n’arrive plus à dormir. Les évènements de cette nuit repassent en boucle. Je me lève, un petit déjeuner rapide, il faut que je mette tout ça par écrit. Tout commence vers une heure, je rentre d’un couscous chez des amis. La conversation a, entre autres, tourné autour des incidents qui embrasent la banlieue depuis plus d’une semaine. On parle de mille voitures brûlées cette nuit, de la création probable de milices. Chacun y va de sa solution, de son idée, mais pas de catastrophisme, le ton est même à la plaisanterie, surtout que Cathy vient de Clichy-sous-bois, ville où ont commencé les incidents. — De toute façon, Cathy, on sait pourquoi tu es là, c’est pour te cacher de la police.— Ah oui, répond-elle du tac au tac, parce que mon couscous, vous seriez venu le manger dans ma cité ? Vous les auriez laissées, vos voitures, dans ma rue ? Elle n’a pas tort. Même si ça bouge aussi un peu dans notre département, on n’a pas eu à déplorer d’incident à proximité immédiate. C’est aussi ce que je me dis tandis que je gare ma voiture dans ma cour en rentrant. J’habite une des villes qui a la pire réputation, mais dans mon quartier, je suis loin de ’la Dalle’, c’est quand même calme ici. Un bruit de bouteilles qui se brisent, aurais-je parlé trop vite ? Je glisse un œil discret vers la place au bout de la rue. Deux jeunes, en sweat à capuche s’agitent sous les réverbères. Je n’aime pas trop ça, mais ...
... bon, ils sont souvent là, je n’ai jamais entendu de reproches à leur égard. Je me couche, une rediffusion de l’émission d’Ardisson me tient éveillé, allons, il faut que je dorme… Puis des éclats de voix, sonores, précipités, me réveillent en sursaut, ça vient de la rue, assurément. J’ouvre péniblement les yeux. Grr, deux heures quinze, ça fait moins d’une heure que je dormais, c’est quoi ce tintamarre ? Des lumières orangées dansent au plafond, des gyrophares ? La curiosité me pousse à me lever et à jeter un œil au travers des persiennes. — Merde, ils ont foutu le feu ! Oui, je crois bien que ce sont mes mots. L’émotion conduit parfois à quelques excès de langage. Une voiture de police est en travers de la rue, mais ce ne sont pas ses lumières qui illuminent la rue. Juste contre le mur qui entoure mon terrain, un conteneur à poubelles est en train de prendre feu. Oh, c’est trois fois rien, juste un départ de feu, les flammes ne dépassent pas les cinquante centimètres, mais on imagine bien un de ces incendies qu’on voit à la télé ces derniers jours. D’ailleurs, ça s’agite sur le trottoir, apparemment une patrouille est tombée sur ces deux lascars. La police a eu la chance de se trouver là au bon moment, mais pas eux ! Réflexe égoïste, la situation de ma voiture m’inquiète plus que le sort de ces deux paumés. Elle n’est pas à plus de cinq ou six mètres à vol d’oiseau du début d’incendie et le mur qui la sépare des conteneurs, malgré ses deux mètres de haut, ne m’inspire pas ...