Natasha & Franck (3)
Datte: 07/07/2021,
Catégories:
Transexuels
... toute vitesse. Mon regard se porta sur la pelle à neige appuyée contre le mur. ─ OK ! Natasha, j’ai besoin de ton aide. Ne t’inquiète pas, tu ne risques rien. Je veux que tu ressortes et ailles vers l’entrée. Tu vois, là, cette porte donne sur un couloir. L’entrée n’est pas directe. Je voudrais juste que tu ailles vers la porte d’entrée du bâtiment et que tu la fasses claquer pour faire diversion. Mais vraiment claquer ! Après tu t éloignes, juste en cas… ─ Mais toi… ─ Tu vois, sur sa gauche, il y a une porte. Quand tu feras claquer la porte, je foncerai et lui donnerai un bon coup de pelle. ─ Fais attention à toi ; ce n’est pas le moment de mourir en héros. Trois femmes comptent sur toi, plaisanta-t-elle, pour se donner du courage et surtout se rassurer. J’accompagnai Natasha jusqu’à la porte donnant sur la cour et refermai. Je repassai devant le bureau des chefs, saisis la pelle. J’espérais que Karen ne me remarquerait pas approcher dans le couloir : sa réaction pouvait mettre mon plan en l’air. Heureusement, elle me tournait légèrement le dos. Je me glissai dans la petite pièce donnant accès à la salle publique où se trouvait l’agresseur. La main sur la poignée de la porte, j’attendais la diversion de Natasha. Il ne fallait pas que je me trompe sur le sens d’ouverture de la porte. Je l’avais fait tant de fois, mais tellement machinalement que je n’étais plus aussi sûr. Mon instinct me dictait de la tirer à moi. Je croisai mentalement les doigts. Soudain, je pensai que la ...
... porte devait être fermée à clé, sinon l’homme ne serait pas resté dans la salle publique. Une chance, la clé était sur la porte. Je la tournai avec une infinie précaution pour gagner quelques dixièmes de seconde qui pourraient s’avérer précieux. La porte claqua. Natasha avait bien réussi son coup : le bruit était plus violent que je l’avais imaginé. J’entrouvris très vite la porte, m’assurant que la diversion attirait bien l’attention de l’agresseur. Il reçut la pelle sur le crâne sans comprendre ce qui lui arrivait. Par précaution, je poussai l’arme du pied, mais il semblait vraiment improbable qu’il se réveille tout de suite. J’espérais que Karen ne s’évanouirait pas avec le contrecoup. Je lui demandai d’appeler la gendarmerie. Par la fenêtre je fis signe à Natasha d’entrer. Instinctivement, elle alla réconforter Karen. Les gendarmes arrivèrent. Ils appelèrent les pompiers pour s’assurer que l’homme à terre allait se réveiller, puis ils l’embarquèrent pour qu’il finisse de rêver en cellule. Facteurs et gendarmes se connaissaient assez bien dans les petites agglomérations rurales. Aussi, lorsqu’ils nous interrogèrent sur les circonstances de l’agression, ils ne furent pas aussi tatillons – au moins dans la forme – que pour d’autres affaires. Pour ma part, je leur expliquai mon rôle, ce qui s’avéra finalement assez court. Je leur montrai comment j’avais procédé. Ils notèrent tout sur un calepin ; je n’aurais qu’à passer plus tard à la gendarmerie pour signer ma déposition. ...