1. Flux


    Datte: 07/07/2021, Catégories: fh, forêt, Collègues / Travail portrait,

    ... Il sursaute. Sa messagerie émet un son numérique neutre. Nouveau mail de Lauren N. qui s’ajoute à une file rouge d’informations non lues qui continuent de tomber sans faiblir. C’est un problème, il faut qu’il s’évertue à être plus rigoureux dans ce domaine. Il ouvre. — Toujours OK pour 19 heures ? Il répond : — Ce n’est certainement pas ta jupe noire qui va me faire changer d’avis. Retour dans les quinze secondes. — J’apprécie que tu aies remarqué. Il se mort la lèvre. — Tu apprécieras surtout que je te l’arrache. Son poste sonne + nouveau mail. — Fais attention à ne pas l’abîmer, j’ai un dîner de famille. Avec mes beaux-parents en plus. Le poste sonne encore. — Dans cette tenue ? C’est quoi exactement ? Une partouze ? À tout à l’heure. Il décroche. — Oui, Art ?— On a rendez-vous avec les Danois demain. Je viens avec toi, cette fois-ci, ça se passe ici. C’est toi qui assures la présentation. Ne te plante pas.— Je me suis déjà planté ?— Cette affaire-là ne mérite vraiment pas qu’on se trompe. C’est très important. Scott a envie de rajouter que tout est important, qu’il ne se passe pas un jour sans qu’une putain de directive venue d’on ne sait où chamboule les organigrammes, les organisations, les orientations. Tout ce travail dans le vide, c’est effarant. Tout ce qu’il sait lui, c’est qu’il faut faire gagner du fric au groupe. — Pas de problème Art, j’y travaille. Il se lève, ferme la porte de son bureau. Demande à sa secrétaire qu’on ne le dérange pas de toute l’après-midi, ...
    ... sauf membre du comité de direction évidemment. Putain, putain. Il sculpte une fine ligne de coke sur une page de son agenda ouvert. Celle de demain où il a annoté le rendez-vous avec les Danois. Les tensions quittent son crâne / ses cervicales / ses lombaires. Les douleurs disparaissent. Voilà, voilà. Il est opérationnel maintenant, prêt à terminer ce foutu rapport. Danois de merde. Dix-neuf heures, la pleine nuit dans le monde de l’entreprise. Près de l’Audi, dans l’ombre de sa place nominative, il y va franchement entre les cuisses de Lauren N. Pourquoi est-ce qu’il aime la baiser ainsi ? Pourquoi ne rien lui proposer d’autre ? La voir se plier contre le mur, dans les courants d’airs moites portés par les grilles d’aération, c’est absolument ébouriffant. Ça sent le pneumatique et l’essence. Ça l’enthousiasme complètement. Elle, il ne sait pas ce qu’elle en pense vraiment ; n’a pas l’air de détester. À la voir se trémousser, à l’entendre gémir, il jurerait que ça n’est pas désagréable. Le pantalon sur les mollets, il a placé ses mains en croix sur le bas de son dos. Sa jupe à elle est relevée. Beau petit lot, Lauren. Lauren N. , une occasionnelle. Une récurrente en fait. Une urbaine moderne pour qui le sexe n’est pas un problème. Sa génération a grandi avec le mode porno. Les pauses, le déroulé, la façon de faire. Elle n’échappe pas à la règle, propose ce qu’un mec de son niveau est en droit d’attendre aujourd’hui. String minimaliste, sexe épilé, peau douce et bronzée. Seins ...
«12...789...14»