Flux
Datte: 07/07/2021,
Catégories:
fh,
forêt,
Collègues / Travail
portrait,
... fermes / Ventre plat. Bouche à pipe. Hygiène corporelle impeccable. Elle fait du sexe comme elle ferait un squash, un sauté de veau ou participerait à un speed-dating. Ça ressemble à son fonctionnement à lui, mais les motivations sont certainement plus variées. Plus profondes. Il devine dans leurs fugaces ébats qu’elle prend du plaisir, mais qu’il n’y a pas que ça. Alors quoi ? La psyché féminine reste un mystère. Trop complexe. Chez lui, il n’y a pas de second degré. Il ne se cache rien derrière son érection somme toute impressionnante. Pas de message. Pas de fantaisie / Pas de dramaturgie. Faire l’amour ; c’est quoi ces conneries exactement ? songe-t-il en retournant Lauren sur le capot de l’Audi noire. Il ne comprend même pas le concept, faut-il mettre autant de noms à ce qu’il est en train de faire ? Faut-il y voir tant de symboliques ? Y déceler tant d’importance ? Ces jambes lisses et mates, c’est quand même quelque chose. Elle gémit. L’avantage avec Lauren, c’est que le sexe cru, brut, le sexe sans lendemain, ne l’effraie pas. Il aime ce genre de fille effrontée. Même s’il n’est pas dupe. Même s’il ne croit pas un instant à cette façade désinvolte et sexuée. Tout le monde veut quelque chose, tout le monde cache ses requêtes. Mais lui, là dans le parking, ne masque rien, il veut juste baiser. Et c’est ce qu’il fait, avec énergie. Il y a des échos de pas. Ça les fait sourire, mais ils ne se regardent pas. Puis il se retire, elle s’agenouille. Le finit avec sa bouche. Ça ...
... a du sens. Il lève la tête vers le plafond sale. Elle descend sa jupe, l’embrasse sur la joue, lui souffle : — À bientôt. Il contemple le cul divin s’éloigner dans un mouvement de balancier confondant. Les talons claquent. Le tissu léger de sa robe caresse la lumière blafarde des néons. Il bande comme un âne. Plus tard, dans la salle de sport, échange de clins d’œil avec ses connaissances, Damian L., Karl O., Freddy T. Ils soulèvent de la fonte. Et comme eux, Scott a besoin de son endorphine. Ces derniers temps encore plus. Alors que les responsabilités s’accumulent sur son bureau et qu’il gravit l’échelle promotionnelle à grande vitesse, il ressent plus que jamais l’impérieuse nécessité de se dépenser. Ça ne s’arrête pas. Le jour dans la nuit. La nuit dans le jour. Il écoute la planète tourner/La planète lui parle. Il soulève des poids de quatre-vingts kilos, en phase avec le rythme délirant qu’impose le monde moderne à ses meneurs. Il a été préparé. Depuis son plus jeune âge. Ses parents ont tracé la voie, l’ont éduqué, conditionné, poussé à intégrer les meilleures écoles. Le cursus le plus payant. Ils ont voulu pour lui une existence qualitativement plus riche que la leur. Qui au demeurant n’était pas si morose ;disons simplement neutre, concède Scott en poussant fort sur ses avant-bras. Il regarde ses abdos, ses quadriceps, tourne la tête vers ses deltoïdes, puis admire un court instant ses pectoraux. Parfait. Parfaitement dessinés. Parfaitement travaillés. Il n’y a pas ...