La reine des fourmis - Histoires de Sexe

La reine des fourmis

... À faire l’amour avec plusieurs hommes ? Dans des endroits insolites ? À accepter des scènes osées ? À t’exhiber ? À te soumettre ? Pourquoi pas à te comporter comme une putain ? Il s’est un peu emporté dans son élan parce qu’il faut bien faire avancer les choses. Et c’est elle qui retient son souffle, un peu brusquée. Elle se tortille sur sa chaise, se mord les lèvres puis le regarde dans les yeux avec la solennité d’une accusée qui s’apprête à avouer devant le tribunal. — En quelque sorte… Mais me demande pas la liste exhaustive, s’il te plaît ! Il tombe des nues mais s’efforce de ne rien en laisser paraître. — Et tu n’as pas peur de ne jamais en revenir ?— Toute seule, je n’oserai jamais le faire. Mais si tu m’accompagnais… Je sais qu’avec toi je serai bien guidée, et je saurai m’arrêter assez tôt pour ne pas te ressembler ! Il est estomaqué autant par son aveu que par son audace. Sans un mot, il va dans la cuisine en lui jetant un regard sombre. Qu’est ce qu’elle s’imagine, cette sainte nitouche ? Qu’il va lui servir de chevalier servant et de garde du corps pendant qu’elle se fera sauter ici ou là, sous prétexte qu’il est un queutard invétéré, alors qu’elle s’est toujours refusée à lui ? Tout n’est pas si simple, ma chérie… Il revient avec une deuxième bouteille et décide d’attaquer. — Tu ne t’es pas demandée si ça poserait un problème, le fait de se retrouver dans des situations chaudes en osant à peine se frôler ?— Si, bien sûr.— Et tu en conclues quoi ? Elle hausse ...

... les épaules d’un air dégagé. — Évidemment, sans relations intimes entre nous, ça compliquerait un peu les choses.— Il y a une demi-heure encore, tu ne supportais pas l’idée que je te touche. Elle le regarde avec un sourire moqueur. — Grand nigaud ! J’attendais qu’on en parle avant. Et si on n’en avait pas parlé, mon honneur restait sauf. Mais puisqu’on en parle… Il ne peut s’empêcher de sourire à cette stratégie toute féminine. — Nous aurions donc des relations sexuelles, poursuit-il.— C’est dans le domaine du probable, je suppose… Il sent une grande poussée d’adrénaline mais n’en montre rien. — Je n’ai pas dit oui, que je sache. Un instant, elle a le regard perdu. Elle croyait l’affaire sur le point d’être réglée. — La bouteille, c’est pour quoi, alors ? Il fait mine de réfléchir. — Pour sceller notre accord de principe. À une condition. Elle cille. — Laquelle ?— Je veux te voir nue. Tu ne gardes que tes chaussures et ton collier. Cette fois, elle vacille, les yeux écarquillés. — Pardon ? Maintenant ? Mais tu es fou ! On commence à peine à en parler ! Elle fait mine de se lever. — Je ne te retiens pas. Mais l’essentiel est dit. Tu attends peut-être qu’on se découvre à chaud ? Il faut qu’on se familiarise avant l’action. Pendant, c’est bien trop risqué, surtout si nous ne sommes pas seuls. Tu imagines l’air con que nous aurions si ça ne collait pas entre nous ? Ce n’est pas une sortie au cinéma que tu me demandes !— Tu vas trop vite ! Je n’aurais jamais dû te parler de tout ça ...