La reine des fourmis
Datte: 09/07/2021,
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... elle n’avait pas déjà renoncé à sa sagesse ! Il aime encore sa coiffure mi-longue, ses cheveux vaguement ondulés. — Et maintenant ?— Tu ne me déplais pas.— Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ?— Passionnément. Elle est soulagée d’avoir passé le casting avec succès. — Compliment de dragueur. Tchin quand même ! Ils trinquent et elle avale son verre presque cul sec, encore oppressée par son impudeur. — Je dois rester longtemps comme ça ?— Le temps qu’il faudra pour que tu te sentes à l’aise. Tu veux grignoter quelque chose ? Ventre vide et quatrième verre, je te signale.— Je suis censée faire régime mais c’est une bonne idée.— Il y a des biscuits dans la cuisine, sur le meuble au-dessus de l’évier. La porte de droite. Elle soupire. Ce n’est pas fini. — Tu ne me vois pas assez comme ça ?— Pas en mouvement, et ce n’est pas la mer à boire. Elle se lève d’un air résigné et se dirige vers la cuisine. Il observe encore son déhanchement, gracieux et infiniment provoquant à la fois, ce cul stupéfiant qui roule sur lui-même, qui prend tout l’espace. Comme beaucoup d’hommes, il a toujours été fasciné par l’ondoiement d’une femme qui marche, par cette synchronisation parfaite, à chaque pas, entre la rotation des hanches, le mouvement de balancier lancinant des fesses, et les jambes qu’elle lancent devant elles à petits jets, le mollet tendu. Chez les femmes fortement galbées, cette alchimie est proprement divine, a fortiori lorsqu’elles sont montées sur des talons aiguilles. ...
... Quand il était adolescent, il ne se lassait pas d’observer ainsi sa mère. C’est maintenant elle, Alice, qui se déplace de cette façon dans son appartement. Et nue, en plus. Il n’en revient pas. Elle réapparaît avec les biscuits qu’elle a soigneusement disposés sur un petit plateau, réflexe de bonne éducation oblige. La serveuse nue a une belle foufoune noire, taillée au cordeau, pas trop menue car ça déparerait sa morphologie. — Marche encore. Avec le plateau. Il a dit ça avec une autorité tranquille. Elle proteste, dit qu’elle n’est pas un animal de foire, mais finit par y consentir avec un air excédé et se dirige vers le couloir qu’elle arpente d’un bout à l’autre à plusieurs reprises, comme sur un podium, prenant un peu plus d’assurance à chaque tour, le plateau bien à plat sur une main. Ses talons claquent sur le parquet avec cette cadence typiquement féminine qui se reconnaît à mille lieues. Il reste coi. Cette exhibition intime, sa façon de chalouper dans le plus simple appareil, dans sa demeure, n’en finissent pas d’attiser son émoi. Il l’imagine faire le service ainsi dévêtue au cours d’un banquet où il n’y aurait que des hommes, comme sa mère lui avait raconté. C’était elle qui avait été choisie pour faire le service de cette façon si particulière, et les convives (ils étaient douze, comme les apôtres) étaient restés parfaitement courtois, quand bien même elle ne cessait de les frôler de ses hanches, de ses cuisses et de ses seins, qu’elle offrait sa nudité intégrale à ...