La reine des fourmis
Datte: 09/07/2021,
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... s’offrir ainsi, avec une telle indécence ! Il lui tire les cheveux en arrière. — Regarde-les ! Elle les regarde à nouveau. Ils se masturbent l’un et l’autre en la fixant intensément comme s’ils s’imaginaient eux aussi en train de la pénétrer. Être vue ne lui suffit plus. Maintenant elle voudrait les avaler pendant qu’il la fourre par derrière. Il sort d’elle. Instinctivement, son cul cambré lui demande de revenir. — Mets-toi à quatre pattes ! Elle ne demande que ça, cette chienne. Alors elle obtempère sans barguigner. Les genoux sur le béton, les cuisses écartées, les mains serrant les barreaux de cette cage à ciel ouvert, elle enjoint son geôlier de la reprendre. Il s’est accroupi et la pilonne comme un sauvage. Carambolée, le cul en l’air, elle ferme les yeux pour mieux sentir sa possession, ne les rouvre que pour voir ces deux autres bites prêtes à jouir. Elle aussi va bientôt éclater et elle pressent que ça va être un raz-de-marée. — Je vais venir ! la prévient-t-il. Alors il s’enfonce une dernière fois et explose en elle en secousses violentes et appuyées, avec une rage à peine contrôlée. Elle voit deux jets simultanés qui cinglent la lumière blafarde des fenêtres tandis que l’écume envahit son bas-ventre. Elle est foudroyée à son tour et ça n’en finit pas. Ce n’est pas un orgasme mais des orgasmes qui se succèdent comme autant d’éclairs. Elle se noie dans une jouissance infernale et ne peut s’empêcher de crier. Le temps suspend son vol, chacun récupère de son côté. ...
... Elle se relève, hagarde. Il la prend par la main, fait un petit signe d’adieu aux deux compères qui referment les fenêtres. Ils regagnent le salon. Elle ramasse ses affaires et file dans la salle de bains sans un regard. Elle y reste un long moment et il se demande dans quelles dispositions elle se trouve désormais. En ce qui le concerne, il se contenterait volontiers de la prendre dans ses bras, de lui susurrer des mots simples et gentils. Elle réapparaît, apprêtée comme elle l’était lorsqu’elle s’est présentée devant sa porte il y a trois heures à peine. N’étaient-ce les cernes qui marquent ses yeux, rien ne laisserait supposer ce qui s’est passé. Elle regarde sa montre. Deux heures du matin. Elle ne comptait pas rentrer moins tard, de toute façon. Elle lui décoche un petit sourire et passe furtivement une main sur sa joue. Il retient son souffle. C’est tout ? Il a peur d’un coup de ne plus la revoir, qu’elle disparaisse à jamais après ce petit geste de gratitude. Un sentiment de panique l’envahit. Elle se dirige prestement vers la porte, l’ouvre et virevolte comme elle l’avait fait en entrant chez lui. — J’irais bien faire des courses au supermarché un de ces soirs. Mon numéro de téléphone n’a pas changé. Elle a dit cela d’un voix neutre, puis elle disparaît en refermant la porte. Peu de temps après, il entend son pas décroître dans la rue. Il regagne son vieux fauteuil et se passe les mains sur le visage tout en réfléchissant. Il se sent heureux et vaguement inquiet. Elle ...