Château de cartes
Datte: 11/07/2021,
Catégories:
grp,
inconnu,
copains,
cinéma,
volupté,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
intermast,
conte,
Il est des secrets qu’on ne dévoile pas, par pudeur ou simplement par mystère. Ce soir-là, nous avions décidé de mettre une amie à la fête. Florence avait 25 ans, était toujours célibataire et allait porter la coiffe de Sainte-Catherine. Timoré, notre ami de toujours, devait préparer avec soin toutes les réjouissances. Nous l’avions surnommé comme cela au vu de son caractère renfermé et surtout parce qu’il était notre confident, notre ami secrétaire à qui nous confions tous nos petits secrets libertins. Il avait décidé de nous faire la surprise de notre vie à toutes les deux. Arrivée au Club du Jeu de Cartes. Je n’en avais jamais entendu parler. C’était un minuscule théâtre créé dans une ancienne maison de maître. Elle avait, par ses particularités architecturales, un destin tracé pour l’exubérance. Un petit couloir menait à la pièce principale où une petite estrade était dressée. De petites loges s’encourraient sur toute la largeur, cachant les spectateurs aux yeux des regards indiscrets. Au centre de la scène, une grande toile claire était tendue. Sur le devant, de hauts tabourets de bar semblaient attendre leurs clients. Un maître de cérémonie nous installa dans notre minuscule alcôve. — Les deux Dames devant et le Roi derrière, s’exclama-t-il d’un ton audacieux. L’allusion aux cartes nous fit sourire de connivence. Nous continuions notre babillage quand retentit un gong. Le départ fut donné. Une musique lancinante se frotta à nos tympans, agaçant d’une façon assez ...
... sauvage notre ouïe. Il était impossible de définir l’instrument dominant de la mélodie, un clavecin, un piano à queue peut-être ? Le noir tomba sur nous tel un couperet. Puis, soudain, « musique maestro »… des spots multicolores teintèrent la scène d’un mélange de couleurs obscènes. Les 6 tabourets étaient occupés: quatre Dames et deux Rois. Subitement, nous étions plongés dans un autre univers, une autre dimension. La Dame de pique était assise, nonchalante, à l’extrême gauche. Sa tenue semblait tout droit sortie de l’enfer. Elle portait un harnachement de cuir noir. On eût dit une combattante prête à tout donner pour faire subir à sa victime les plus horribles supplices sexuels. Un petit fouet était sanglé à sa ceinture. Ses seins trop volumineux dégoulinaient de son corset. Elle portait de hautes cuissardes. Tout était sombre en elle. Elle semblait piquée à l’ammoniaque d’une haine féroce. Son regard se perdait dans le vague et semblait scruter la salle. Il me glissait un frisson glacé dans le dos. Le sado-masochisme était sans aucun doute sa tasse de thé. La Dame de trèfle était la deuxième personne qu’on nous présentait par un savant jeu de spots éclairants. Le vert était sa couleur de prédilection. Ses yeux en amande laissaient courir sur le public un regard satisfait. Effet de beauté orientale, drapé moulé de soie verte, laissait sa poitrine quasiment à nu. La quasi-absence de mamelon contrastait douloureusement avec le reste de sa personne. Étrange fut le premier mot qui me ...