1. Mon enfer (5)


    Datte: 12/11/2017, Catégories: Divers,

    ... allons. Et la femme que je trouve assise devant son ordinateur à tout de quelqu’un qui a pleuré. De larges cernes sous ses yeux en attestent. D’un signe elle me fait savoir que l’appétit n’est pas là, que nous pouvons y aller toutes les deux. Le repas en tête à tête avec celle que je dois bien appeler monamante est vraiment étrange. Je la sens, tout comme je le suis, gênée. Puis au fil de la conversation, elle se déride m’entrainant avec elle dans un soulagement tout relatif. Elle respire un peu mieux lorsque je lui propose de passer le temps qu’elle veut chez moi, en attendant que sa situation se clarifie. Je sens dans ses yeux un reflet étrange, comme des paillettes qui me font flipper. Mais elle s’empresse d’accepter, comme par peur que je recule. Donc me voici en colocation avec elle pour quelque temps, je suppose ! Ceci dit, pour moi qui sait que ce c’est que d’être dans la misère morale, je ne vais pas lui refuser une main tendue. Notre journée terminée, nous rentrons toutes les deux chez moi ou chez nous comme chacun l’appréciera. Au moment de démarrer une curieuse impression se fait dans mon esprit, et j’ai cette désagréable sensation qu’une voiture nous emboite le pas. — Ton mari a quel type de véhicule ? — Une Renault… pourquoi ? — Une Mégane bleu nuit ? — Oui c’est ça ! — Alors il nous suit, nous allons le perdre dans les rues ne t’inquiète pas… Je vais entrer dans le parking de la gare et le temps qu’il prenne un ticket, nous ressortirons de l’autre côté. J’ai un ...
    ... passe qui ne m’oblige pas à m’arrêter à l’entrée ! Ça devrait fonctionner et il devrait ne plus nous retrouver après. — Pff ! Je suis désolée de te créer ce genre de problème. Je descends lui dire deux mots si tu veux, pour qu’il nous laisse tranquilles. — Je connais ce genre de gars, il ne te lâchera pas ! On n’abandonne pas la poule aux œufs d’or tu devrais savoir cela. — Bon alors sème-le si tu peux… — Ne t’inquiète pas, c’est seulement une question de minutes et de précaution. Là tu vois… il reste à quelques centaines de mètres et c’est bien ce que j’espérais. Aussitôt dit, aussi vite fait et coincé au péage, Gino se trouve le bec dans l’eau. Il ne voit plus que l’arrière de ma voiture et nous nous engouffrons dans l’autre rue à la seconde sortie, immédiatement happées par le trafic ! S’il a la bonne idée de comprendre ce que nous venons de faire, il va se heurter au flot de bagnoles qui arrivent du centre-ville et il ne nous reverra pas ce soir. Une fois ma tire remisée dans le garage, sans adresse, impossible de savoir où nous sommes. Et seule Mélanie sait où je réside. Je pense qu’elle n’osera jamais lui donner la rue et le numéro de mon appartement. À peine entrées, nous prenons un bon jus. Elle a retrouvé un peu des couleurs qu’elle avait perdue en apprenant que son mari nous suivait. Ensuite elle me demande la permission pour prendre une douche. Et ça me gave un peu. — Tu ne vas pas me demander toutes les cinq minutes quelque chose. Tu te considères chez toi, et tu ...
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