Mon enfer (5)
Datte: 12/11/2017,
Catégories:
Divers,
... fais comme si tu l’étais. Tu fais ce que tu veux ! Si tu as envie d’une douche, prends là, pas besoin de demander… Alors que je lui dis cela sans aucune méchanceté, juste avec un ton sans doute trop sec, elle a des larmes aux yeux. Elle s’approche de moi et sa main vient sur la mienne. Elle se colle contre ma poitrine et je sens à nouveau ce minuscule creux au ventre qui… je ne le connais que trop bien annonce quelque chose de bien plus conséquent. Je tente de faire diversion, mais au fond de mon cerveau, le mal est déjà fait. Mon foutu corps ne réagit plus qu’à l’instinct et celui-ci lui dicte que cette promiscuité est source de plaisir. Encore une fois je botte en touche. Je ne vais quand même pas passer mon temps à faire l’amour avec une autre femme… mais ce n’est pas l’envie qui m’en fait défaut pourtant. — Allez ! Ne pleure plus va ! ça va s’arranger ! File… la douche te fera du bien ! Pendant ce temps je vais voir de quoi sera fait notre diner. — Je n’ai pas très faim, tu sais ! — Tu dois manger, il le faut ! Allez ! Zou, va te faire belle pour le repas ! Son merci se perd dans les pas qu’elle fait pour se rendre à la salle de bain. Quand j’entends couler l’eau, je me glisse dans la préparation d’une dinette pour deux. C’est drôle comme je retrouve des gestes oubliés, ces moments de douce tendresse qui rendaient tellement heureux mon Michel. En quelques jours, les traits de celui-ci se sont un peu estompés de ma mémoire, comme s’il mourait un peu plus chaque matin. ...
... Quand elle sort de ses ablutions, mes patates sont pratiquement cuites et il ne reste à faire que l’assaisonnement de ma salade verte. En robe de chambre, elle se met aussitôt en devoir de dresser la table pour toutes les deux. Elle a compris qu’ici elle se trouvait en sécurité. Puis à un moment je ne la vois plus, mais l’entends chuchoter. Depuis le salon, elle vient d’appeler ses deux garnements. Je ne joue pas la voyeuse ou la perverse, j’entends seulement quelques bribes de conversation et ça n’a pas l’air de se passer très bien avec son Gino. Sa mine est défaite lorsqu’elle revient à la cuisine. — Ce salaud, il me menace de demander la garde des gosses si je divorce. Tu y crois à ça ? Il me fait cocu à tire-larigot et il se donne encore le beau rôle. — Écoute décide ce que tu veux, mais si tu le largues, contacte vite, très vite un avocat ! Il me semble trop malin ton mari. Et dans ce genre de chose, c’est celle qui part qui a toujours tort. Tu vois ce que je veux dire… — Ben… oui, mais… moi des avocats, je n’en connais aucun. Où voudrais-tu que je déniche un oiseau rare comme ça ? — J’en connais un pas trop mauvais, mais je ne sais pas s’il s’occupe de divorce. Tu veux que je l’appelle pour toi ? — Tu ferais cela ? Mais tu es une fée mise sur ma route… Cette formalité est immédiate. Mon conseil, enfin son fils, sonne le soir même à notre porte et je laisse les deux là s’entretenir ensemble dans le salon. Quand Gilles nous quitte, il est dix heures du soir et je sens ...