1. Portrait volé


    Datte: 21/07/2021, Catégories: fh, hplusag, jeunes, forêt, campagne, amour, soubrette, jalousie, dispute, pénétratio, jeu, mélo, portrait, historique,

    ... amour pour vous était voué à l’échec. La mort de Camille, celle de notre fils ont été si terribles… si dévastatrices… J’ai cru toucher le fond de l’enfer… Je ne veux donc surtout pas revivre un tel tourment encore une fois. Je sais que je ne pourrai pas le supporter. Et depuis que je suis à Beauregard et que j’ai entrevu un possible avenir entre nous, je suis sans cesse hanté par ce souvenir et la peur qu’un tel drame se reproduise. Si votre visage et votre tendre présence ont su apaiser mes chagrins, si mon cœur a trouvé dans le vôtre celui qu’il attendait depuis la mort de Camille, je sais aussi de façon définitive que je n’aurais plus assez la force de vivre si jamais je devais vous perdre dans les mêmes circonstances… Cela plus que toute autre chose me ferait horreur et signerait une malédiction dont je redoute le couperet. Une forme de punition divine de mon libertinage peut-être… Pour autant, Élise, je ne veux pas vous perdre… mais j’ai compris que pour éviter une telle catastrophe, il nous faudra vivre séparés. Anéantie par cette révélation, Élise ne put s’empêcher de relever les yeux et voyant le comte, le regard noyé de chagrin fixer le tapis avec toute l’intensité du désespoir, elle ne put s’empêcher de lui prendre la main, puis de l’autre de caresser doucement son visage. Sous cette caresse improvisée, François de Saillant frissonna et lorsqu’il croisa son regard, elle murmura : — Je suis désolée…— Ne le soyez pas. Peut-être qu’ainsi, en vivant chacun de notre ...
    ... côté, nous pourrons toujours nous aimer ? Au moins j’aurai eu l’aveu de vos sentiments véritables avant de partir. Et cela m’est particulièrement doux de l’apprendre aujourd’hui, alors même que je vous fais mes adieux… Élise, émue par ce discours, baissa à nouveau les yeux. Elle crut un instant que François de Saillant allait l’embrasser mais il se releva, saisit le portrait qu’il glissa dans sa poche et prit les mains de la jeune femme entre les siennes pour l’aider à se lever. — Puisqu’enfin j’ai reçu cet aveu que j’attendais depuis longtemps, je dois, si je veux partir sans regret, vous demander deux choses.— Lesquelles ?— La première devrait vous paraître simple à m’accorder car il ne s’agit pas de moi mais de Pierre et de Solange. Pierre m’a demandé la main de votre camériste et il me serait agréable que vous lui donniez également votre bénédiction.— Mais… Solange m’a dit qu’elle aimait quelqu’un.— Vous a-t-elle donné son identité ?— Non. Elle m’a dit qu’elle ne me révélerait son nom qu’une fois notre entretien passé.— Diantre ! Craignait-elle tant ma colère quant à sa découverte pour taire le nom de son amant ?— Je ne saurais vous le dire. Peut-être craignait-elle que je la chasse et monsieur de Giscours avec elle si j’apprenais qu’elle avait trouvé mon portrait en sa compagnie ?— Le feriez-vous ?— Non. Pierre de Giscours fut toujours d’une discrétion et d’un respect parfaits. Il me paraîtrait discourtois de le chasser pour cette raison. Je sais qu’il ne dira rien. Et ...
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