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Portrait volé
Datte: 21/07/2021, Catégories: fh, hplusag, jeunes, forêt, campagne, amour, soubrette, jalousie, dispute, pénétratio, jeu, mélo, portrait, historique,
... Solange, si elle m’a menti sur l’heure à laquelle elle a trouvé ce portrait, je comprends à présent à la lumière de ce que vous m’avez dit qu’elle ne voulait que protéger votre intendant de ma colère. Cela est bien pardonnable. Elle est pour moi un soutien constant depuis tant d’années… Je ne pourrais décemment plus me passer d’elle.— Ainsi, vous consentiriez à leur union ?— Si Solange est d’accord, je ne vois nulle raison de m’opposer à leur bonheur.— Voilà donc qui est réglé. Mais je vous demande une autre faveur.— Laquelle ?— Je dois vous montrer quelque chose. Cela me paraît plus juste avant de partir, plus cohérent aussi avec l’aveu du vol que je vous ai confessé tout à l’heure.— Que voulez-vous insinuer ?— J’ai… Je dois vous emmener au pavillon. Là-bas, il me sera plus facile de vous avouer ce que j’ai fait de votre portrait.— Je ne comprends pas…— Vous allez comprendre bientôt. Acceptez seulement de me suivre jusqu’à ma résidence privée. Je vous promets sur mon honneur que je n’abuserai pas de la situation. J’ai besoin de vous montrer quelque chose qui apaisera entièrement ma conscience et j’ai besoin que vous acceptiez que je conserve également chez moi en Auvergne cette chose que j’ai pris la liberté et l’audace d’obtenir de vous, à votre insu. Élise considéra le comte avec effroi. Qu’avait-il obtenu d’elle ? François de Saillant lui sourit pour la rassurer et portant sa main à ses lèvres il murmura : — J’ai moi aussi besoin de votre bénédiction et surtout de ...
... votre pardon avant de rejoindre ma sainte solitude. La comtesse soupira, hésita un moment avant de répondre : — Je ne sais pas si cela est raisonnable. Puisque je vous ai rendu le portrait, que m’importe ce que vous en avez fait puisqu’il est vôtre à présent…— Je voudrais avoir votre accord pour emporter celui que j’ai fait peindre de vous. La stupéfaction saisit la jeune comtesse. Un moment interdite, elle questionna : — Vous avez un autre portrait de moi chez vous ?— Oui. Votre portrait miniature me suit partout, mais il ne correspondait plus tout à fait à la réalité que j’ai devant les yeux chaque jour. Alors, quelques mois après mon arrivée à Beauregard, j’ai fait exécuter un portrait plus récent de vous, plus grand… et plus personnel…— Qu’est-ce à dire ?— Je ne peux pas vous le montrer ici. Il se trouve au pavillon derrière le rideau d’un placard dont je suis le seul à avoir la clé. Pressentant qu’il s’agissait d’un portrait d’elle beaucoup moins sage, Élise suggéra : — Mais… ne pourriez-vous pas le garder sans avoir à me le montrer ? Le comte sourit : — Je le pourrais sans aucun doute, mais vis-à-vis de vous et de ce que nous nous sommes dit tantôt, il me semble plus honnête de vous montrer cette étude… Et si vous m’autorisez à l’emporter, je saurai que je pourrai continuer de vous aimer sans honte ni culpabilité. Un court instant, Élise plongea son regard dans celui de François. Ce qu’elle y lut à la fois d’attente, de tristesse et de résignation brisa ses dernières ...