1. Portrait volé


    Datte: 21/07/2021, Catégories: fh, hplusag, jeunes, forêt, campagne, amour, soubrette, jalousie, dispute, pénétratio, jeu, mélo, portrait, historique,

    ... endurés… Ils s’aimaient, certes, mais leur amour était voué à l’échec de quelque côté qu’ils l’abordent. Alors à quoi bon ? De son côté, le comte avait adopté un trot rapide. Il aurait dû se réjouir d’accueillir Élise dans ce qui était devenu chez lui. Mais il était trop bouleversé à l’idée de la quitter pour apprécier cette visite inopinée. Son esprit, troublé par l’entretien impromptu qu’il avait eu avec celle qu’il aimait, repassant tout ce que la comtesse lui avait appris et tout ce que lui-même lui avait livré, s’affolait presque et il se disait en lui-même : « Tu es fou, François, de l’emmener dans cette chambre où tu l’as tant rêvée et désirée. Comment résisteras-tu lorsqu’elle y sera enfin ? Pourquoi n’as-tu pas tu l’existence de ce second portrait ? Ce secret aurait été le tien jusqu’à ta mort… Quel masochisme te pousse à le lui montrer ? Que veux-tu te prouver et que veux-tu lui prouver encore ? Ton honnêteté ? Ton amour ? Ta passion ? Tout cela, elle le connaît à présent. Qu’as-tu besoin de montrer ce tableau ? Et comment réagira-t-elle lorsqu’elle le verra ? N’aura-t-elle pas du dégoût pour ce que sa beauté t’a inspiré ? » Un éclat de désir résonna au creux de ses reins, ce qui lui fit encore accélérer l’allure. Élise le suivait à distance, observant distraitement le mouvement de sa veste noire fouettant l’arrière-train de sa monture. Son esprit confus la plongeait dans une sorte de brouillard. Et elle se laissait porter par le cheval tout en se répétant qu’elle ...
    ... devait garder son calme. Bientôt, ils furent en vue du clos qui entourait le pavillon de chasse où le comte résidait. François descendit de cheval puis aida Élise à mettre pied à terre. Il attacha leurs chevaux sous l’auvent des visiteurs. Et prenant la main de la jeune femme, il la guida vers le portillon qui menait à l’entrée de cette résidence de campagne. La vieille bâtisse à colonnes de marbre n’avait pas changé depuis qu’Élise y était venue. Mais elle était embellie par le chèvrefeuille odorant qui avait recouvert en grande partie la façade de briques roses et de galets du gave. Et une allée de gravier blanc menait à présent gracieusement jusqu’à l’entrée dont les portes sculptées de lions s’ouvrirent dès que le couple atteignit le perron. Une vieille femme qu’Élise reconnut pour la mendiante qu’elle avait soignée et protégée durant l’épidémie de choléra se tenait devant eux, un sourire bienveillant au coin des lèvres. La vieille s’inclina et souhaita la bienvenue à la comtesse. Élise, émue de la retrouver, la releva en la remerciant de son accueil et, levant un regard humide vers François, elle demanda : — Mais comment est-elle ici ?— Marie a voulu rester après que nous l’eûmes sauvée. Elle disait qu’elle nous devait d’être en vie… Elle voulait nous remercier… alors je lui ai proposé de s’installer ici dans la loge du garde et d’être à mon service.— Je suis heureuse qu’elle ait accepté.— Moi également. Marie est une merveilleuse cuisinière et elle tire les cartes comme ...
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