1. Portrait volé


    Datte: 21/07/2021, Catégories: fh, hplusag, jeunes, forêt, campagne, amour, soubrette, jalousie, dispute, pénétratio, jeu, mélo, portrait, historique,

    ... dissimulait son intimité. Le sommeil d’Antiope avait quelque chose de gracieux et presque complice avec le désir ostensiblement affiché du dieu des dieux. Les seins ronds aux pointes dressées attestaient le désir que la jeune fille ressentait en présence du satyre, et la pose d’abandon qu’elle avait adoptée finissait de traduire son accord tacite à l’étreinte amoureuse. François contemplait Élise, attendant son verdict, mais la jeune femme se détourna rapidement et sortit de la pièce sans un mot. Elle avait les joues en feu ; la colère la submergeait et elle sentait qu’elle ne pourrait plus jamais regarder le comte dans les yeux. Comment avait-il pu la faire peindre ainsi ? L’avait-il fait espionner lorsqu’elle prenait son bain ? Avait-il corrompu sa femme de chambre ? Les questions se pressaient dans son esprit tel un flot intarissable et continu. — Élise, attendez !— Non ! répondit la jeune femme avec colère.— Je vous en prie. Dites-moi que vous me pardonnez et que je pourrai emporter ce portrait chez moi. François avait rejoint la jeune femme et l’obligeait à lui faire face. Mais butée, Élise maintenait son regard baissé et d’une voix basse et sèche, elle lança : — Je ne vous ai pas obligé à me montrer ce tableau indécent. Si vraiment vous m’aimez, pourquoi ne pas m’avoir épargné cette visite ? Il ne m’était pas nécessaire de découvrir cette toile pour comprendre la teneur de votre passion. De plus, ce tableau est vôtre : vous avez seul présidé à son existence, commandé ...
    ... le sujet… aussi je ne vois pas en quoi vous avez besoin d’une autorisation de ma part pour l’emporter avec vous en Auvergne. Vous n’êtes plus un enfant et je ne suis pas votre mère.— Ne comprenez-vous pas que j’avais besoin de vous associer à ce moment d’intimité que jamais nous n’aurons réellement ensemble ?— Vous êtes fou à lier.— Sans doute… mais une folie sans folie ne vaut rien. À travers ce tableau, j’ai voulu que le peintre célèbre l’amour, votre beauté et le désir ardent que j’ai de vous. Mais pour apaiser votre colère, je puis vous jurer que ce n’est pas moi qui ai choisi le sujet. C’est le peintre qui me l’a suggéré, après qu’il eut réalisé quelques esquisses discrètes et rapides de vous alors que vous étiez endormie au jardin l’été dernier. Bien sûr, il ne pouvait… Il n’a pris de vous que les traits du visage et le peu qu’il a pu voir de votre personne. Le reste de vos attraits tient plus de l’imaginaire et je ne me suis pas plus exposé que vous pour lui offrir le modèle du dieu… mais… il m’est doux de nous contempler ainsi certains soirs, et encore plus le matin alors que je me réveille et que je vous sais encore endormie, tout comme Antiope… Lorsque je me lève à l’aube et que je m’habille devant cette toile, je suis un peu Jupiter…— Taisez-vous ! Le ton était cinglant comme un coup de cravache. Mais le comte choisit de l’ignorer. Parce qu’il savait désormais qu’Élise l’aimait. Mais qu’elle ne voulait pas se laisser submerger par l’émotion et le désir si clairement ...
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