1. Portrait volé


    Datte: 21/07/2021, Catégories: fh, hplusag, jeunes, forêt, campagne, amour, soubrette, jalousie, dispute, pénétratio, jeu, mélo, portrait, historique,

    ... affiché de son interlocuteur. Avec beaucoup de douceur, François de Saillant lui prit la main : — Vous connaissez le plus grand de tous mes secrets, à présent. Et j’en suis heureux car même lorsque nous serons séparés, nous serons toujours liés par ce tableau, mon amour. Et votre double sera ma tendre et unique compagne…— Je vous en prie, répondit la comtesse en se dégageant pour partir.— Dites-moi seulement que vous ne m’en voulez pas, que vous ne serez pas jalouse de votre sœur Antiope ! dit-il avec feu en lui reprenant les mains et l’attirant doucement à lui.— Ne nous torturez pas ainsi… je vous en supplie… François… Ce n’est pas humain, ce que vous me demandez là… Cette mention de son prénom, pour la première fois depuis longtemps, avait fait tressaillir le comte. Ému, il fixa la jeune femme avec une tendresse infinie avant de lui répondre : — Je ne veux pas partir avec cette toile si je ne peux pas continuer de vous aimer à travers elle… Je ne veux pas vous oublier et je ne veux pas que vous m’oubliiez non plus… Élise… Le comte attira plus avant la jeune femme à lui et enlaça tendrement ses reins. Lentement il rapprochait sa bouche de celle tremblante de la jeune veuve et, sentant la résistance de sa compagne faiblir, il posa un doux baiser sur ses lèvres avant de prendre sa bouche. La passion de nouveau le dominait et il mettait dans ce baiser toute la fièvre et le désir inassouvi qu’il avait de la jeune femme. À cet instant, il la désirait si fort qu’il avait peur de ...
    ... perdre tout contrôle, toute retenue. Il se voyait l’emportant dans sa chambre, la couchant en travers du lit et lui faisant l’amour avec toute la passion dont il se savait capable. Élise, de son côté, ressentait avec un affolement croissant le désir fou du comte. Dans un sursaut de raison, elle tenta d’échapper à l’étreinte passionnée de son amant ; mais bientôt, emportée par l’élan et la fougue de l’homme qui l’enlaçait, elle céda à l’emprise et répondit d’abord timidement à ce baiser puis, peut-être parce qu’elle avait à l’esprit le départ prochain du comte, avec tendresse et abandon. Dans cette étreinte passionnée, elle ressentait l’apaisement tant de ses chagrins que des tourments que le deuil avait accumulés en elle : elle n’était plus qu’une femme aimée et aimante dans les bras de son amant, et la volupté qu’elle découvrait entre ses bras lui faisait également redécouvrir pour la première fois depuis la mort de son mari toute la douceur de la vie lorsque l’amour éclaire deux existences. Le cartel du bureau sonnant les douze coups de midi interrompit le charme de cet instant. Élise repoussa le comte et s’arracha vivement de ses bras puis, soulevant légèrement sa robe et attrapant au passage ses gants et sa cravache qu’elle avait posés en arrivant sur une commode, elle sortit rapidement du pavillon et se dépêcha de rejoindre sa monture. Elle s’apprêtait à partir lorsque François retint son cheval par la bride : — Élise, non ! Ne partez pas…— Il le faut. Je n’aurais jamais ...
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