L'Aurore d'une autre vie (19) - Histoires de Sexe

L'Aurore d'une autre vie (19)

... décidé de faire une réunion tous ensemble pour en parler. Nous n’étions pas fiers, à deux contre quatre. D’un côté ça me faisait plaisir de revoir Aurore, mais les conditions particulières empêchaient d’en profiter pleinement. Au début, ils nous ont redemandé si nous nous aimions vraiment. Notre franchise ne les arrangeait pas. Étant donné que tout le monde le savait certainement, et peut-être parce que le sujet devait se montrer trop lourd, il n’y eut aucune question ni allusion à notre sexualité. C’était un moment difficile à supporter pour tout le monde. Nos parents nous faisaient la morale avec parfois des haussements de voix, à nous dire que cette relation était malsaine, que ça ne se faisait pas, comment il fallait gérer ça auprès du reste de la famille. — On va pas avoir le choix, dit mon oncle. Les autres vont finir par être au courant tôt ou tard. Mais ce n’est pas la peine de le dire aux grands-parents. — Je suis d’accord, répondit ma mère. Ils ne le supporteront pas. Plusieurs fois ils essayaient de nous convaincre de nous séparer, mais quand on leur a dit que nous n’y arrivions pas, que nous étions vraiment malheureux sans se voir pendant longtemps, ils perdaient leurs moyens. Incrédules au début, force était pour eux de constater que notre amour était sérieux et sincère. Et ils avaient l’air de tomber encore des nues quand nous leur avons annoncé que nous comptions emménager ensemble. Cette fois, ses parents se montrèrent particulièrement énervés. — Aurore… ...

... On va continuer de te payer tes études, parce que ça n’a rien à voir avec ça. Par contre, pour tout le reste, tu te DÉMERDES. On ne te donnera plus d’argent. Tu veux vivre avec ton cousin ? Très bien, débrouilles-toi toute seule alors, t’es assez grande. Et tant que tu seras à la maison, tu n’invites plus Arnaud ni personne qu’on ne « peut pas voir ». — Et c’est pareil pour toi, Arnaud. Si vous voulez vivre ensemble, on ne pourra pas vous en empêcher même si on le veut. Mais pas chez nous ! Et chez vos grands-parents, on ne veut pas vous voir à moins d’un mètre de distance. — Non mais maman, on n’est pas des bêtes, on sait se tenir… — Non ! C’est pour le principe. Toi aussi tu auras à te débrouiller avec ton argent. On ne vous aidera en rien, ni financièrement, ni pour les déménagements. Pendant encore quelques heures, nous subissions ce genre de menaces qui allaient être mises à exécution. Aurore et ses parents finirent par partir. De mon côté, les repas étaient pesants avec une très mauvaise ambiance. Plusieurs semaines ont passé depuis, durant lesquelles ma cousine et moi échangions uniquement par SMS : les appels pouvaient être entendus et j’avais remarqué mes parents à l’écoute chaque fois que j’étais au téléphone. Nous étions traités comme des gamins et je ne savais pas lesquels de nous tous étaient les plus tarés. Ne pas se voir nous poussait à gagner tout l’argent que nous pouvions, jusqu’à ce que nous ayons obtenu la somme nécessaire pour commencer à louer un petit ...