1. Gudrun (1)


    Datte: 04/08/2021, Catégories: Divers,

    ... Secouée comme un sac de pommes de terre, comprimée par mon ravisseur, je suis à la limite de l’apoplexie, j’essaye de lui faire comprendre que je ne vais pas bien, mais insensible à ma détresse, il continue son galop endiablé. Cela fait une demi-heure que nous galopons quand je perds conscience et évidement, il remarque qu’il n’a qu’une chiffe molle sur son cheval. Affolé, il me descend précautionneusement et me dépose par terre. Il débute le traitement par une paire monumentale de gifles et devant mon manque de réaction, il s’inquiète, probablement qu’il sait qu’il devra répondre de ses actes si je suis retrouvée morte et il constate que je ne respire plus, alors il se résigne à me faire du bouche-à-bouche. Après de longues minutes à m’insuffler de l’air dans les poumons, je commence à réagir, passant de la couleur blanche cadavérique à celui d’un joli rose signe de vie. — Vous voilà réveillée ! Cela va mieux ? — Qu’est-ce que je fais là ? Répliquais-je fâchée. Mais je vous connais, vous êtes le père de Saïd, mon élève. — Oui, mais maintenant, vous êtes ma prisonnière. — Que vais-je devenir ? — Taisez-vous et remonter sur mon cheval, dit-il en me prenant par la taille. Si je suis élancée, plus grande que la majorité de la population, je ne pèse toutes fois pas bien lourd. Je me retrouve devant lui qui me tient d’une main ferme pour ne pas dire de fer. Pendant encore une bonne heure, nous fuyons à toute allure pour nous retrouver dans un camp, misérable avec une dizaine de ...
    ... tentes dans une oasis. Nous mettons pieds à terre, et il m’entraîne vers une tente et me dit : — Voila où vous habiterez d’habitude. — Mais … — Taisez-vous, ici, vous ferez ce que je vous dis. Je vous ferais apporter votre souper. — Vous avez de l’eau en bouteille, me rappelant mes ennuis gastriques que m’avait valu d’avoir goûté de l’eau non en bouteille. — Vous pensez qu’ici on a de l’eau en bouteille, c’est de l’eau de puits. — Je suis assoiffée avec toute la poussière que j’ai respirée, mais je ne boirais pas cette eau. — Je dois cependant vous dire que l’eau est toujours cuite avant qu’on la boive. — Merci. — Au fait, comment vous appelez-vous ? — Ami. Sur ce, il part vers d’autres tentes où l’attende ses hommes. Luttant bon gré, mal gré contre ces conditions, je me jure de m’enfuir dès que je pourrai de cet enfer, mais qu’en attendant, je vais accepter son « hospitalité ». Deux journées se passent et je vois que mon absence n’a pas créé une révolution nationale dans ce pays. Aucun avion n’est passé en dessus du campement, il n’y a pas eu de patrouilles pour me retrouver, mes contacts avec l’ambassade de Norvège ne sont que très épisodiques. Bref, j’ai probablement été passée dans le compte des pertes et profits, je ne devrais compter que sur moi-même. Je remarque également que quand je demande des nouvelles d’Ami, personne ne comprend à qui je fais allusion. C’est assez frustrant, vu que c’est le seul contact quelque peu civilisé que j’ai. Les autres m’évitent au maximum. ...
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