A la manière de... II
Datte: 09/08/2021,
Catégories:
pastiche,
... s’achever, ainsi que la dictature de son dard, toute sa volonté était tendue vers ce but. Jack Filby sentait chaque fibre de son corps comme les capteurs d’un sensor biologique. Qui lui avait appris cela ? Les bureaux de WideSpreadEagle étaient déserts. Jack en reconnaissait instinctivement tous les dédales. Il savait que la salle de tournage était au sous-sol. Il évita les lasers directionnels qui désintègrent un homme en cinq secondes. Il repensait au film retrouvé roulé dans son anus : quatre-vingt-sept secondes d’une fellation parfaite, un chef-d’œuvre dont le sens lui échappait encore, et qu’il se jurait de trouver ici. Le médecin avait retrouvé cette micro-pellicule lors d’un contrôle de routine de sa prostate, logée sur la paroi de son intestin. Nue devant sa glace, Milena observait chaque centimètre de sa peau parfaite. Ses seins comme des obus, son ventre plat, sa toison brune bien taillée, ses cuisses fuselées, son cul de reine. Son corps avait été formaté par WideSpreadEagle pour devenir la machine la plus parfaite jamais mise au service du plaisir câblé et payant. Une vierge éternelle, un hymen chaque fois dépucelé, chaque fois reconstitué. Nicodème Grattepoil savait que la machination qu’ils avaient lancée à Saïgon, dans la panique de l’évacuation, se retournait contre eux : en témoignaient tous ces films apparus depuis la résurrection de Jack. Du porno d’une qualité rare, la marque d’une production telle qu’on la faisait avant le WideSpreadEagle. Il gara sa ...
... voiture et, posant sa main sur le détecteur palmaire, déclencha l’ouverture de la porte. Lui restait-il encore assez de temps pour empêcher l’irréparable de se produire ? Milena sortit de la pièce, suivie par les volutes de mousseline de son déshabillé. Ses longues jambes gainées de noir ; le claquement de ses talons sur le marbre rythmait sa démarche féline et volontaire. Nicodème avait atteint l’ascenseur, prêt à plonger dans le cœur du système de production du WideSpreadEagle, lorsque le bras de Jack s’abattit devant lui, à peine le temps de se jeter en arrière. Il était étourdi, stoppé net dans son élan. Jack comprit à la seconde même qu’il venait de rencontrer le Frelon. Nicodème avait fléchi. Dans un éclair, Jack revit Hué, le long de la rivière des parfums, le bordel où la CIA filmait des pornos bas de gamme pour les Boys, avec des filles des tribus de la montagne. Leurs petits culs fermes, leurs minuscules seins de jade, leurs chattes presque imberbes, et la douceur de leurs vagins. Ah ! Le bonheur d’une position du missionnaire, ces bonnes allées et venues dans leurs trous accueillants… Puis la mémoire lui revint brutalement, comme le flot s’échappe d’un barrage rompu : le programme WideSpreadEagle, son entraînement intensif, chaque jour cent femmes à satisfaire, dans toutes les positions, le braquemart toujours en érection, par tout temps. Ces films de propagande étaient tournés pour démoraliser le Viet, déjà mauvais baiseur, pour prouver la suprématie de la bite ...