A la manière de... II
Datte: 09/08/2021,
Catégories:
pastiche,
... chambre de ma douce et adamantine épouse, qui ne fut pas prise sans vert, car elle attendait ma venue, chaque jour, avec une brûlante amour. — Mon doux Jacques, je vous attendais et, chaque jour depuis que nous nous sommes colloqués en mariage, j’ai prié la Benoîte Dame pour qu’elle vous accorde sa protection, dans sa grande bénignité. J’ai grande fiance en vous et sais que vous vous êtes gardé colombin, combien que vous eussiez dû souffrir mille tourments.— Ma mie, j’ai aussi grande fiance en vous, combien que vous portiez ceinture de virginité, oncques ne pourrais vous trahir, car n’étant point chattemite, vous vous en apercevriez à mon déportement, lui répondis-je. Allons, Madame ma femme ! Il est temps de me donner descendance, poursuivis-je, pour couper court. Ma belle Miranda, tout aussitôt, se déroba, jetant vertugadins, jupons et camisole à la volée. L’objet qui me barrait sa pudeur me rappela incontinent que j’en avais confié la clef à mon Grattepoil. Par précaution, je l’avais glissée dans un médaillon passé autour de son col. — Grattepoil, Grattepoil !— Mousssu, Moussu, répondit-il aussitôt, effrayé par mes hurlades.— Passe-moi le médaillon !— Quel médaillon, Moussu ?— Mais celui que je t’ai confié à l’auberge, hier soir !— Mais ! Moussu, je l’ai offert à Samuel, en gage de bel amour… Effondré, depuis la ruelle de son lit, je contemplai ma femme, offerte en sa nuit de noce, belle en sa natureté, le parpal tremblant, comme par friandise on contemple une galimafrée qu’on ne peut gloutir. La clef de la ceinture de virginité se balançait à s’teure sur la poitrine d’un jeune sodomite blond…