1. Cynorhodon


    Datte: 10/08/2021, Catégories: fh, inconnu, campagne, amour, volupté, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme Masturbation Oral pénétratio, aliments,

    ... de thé qu’elle tenait entre ses mains et s’approche de moi, le regard sombre, visiblement blessée. Quel naze je suis ! — Il y a trois choses que tu dois savoir, si tu veux pouvoir revenir dans cette maison. D’abord, tu ne dis pas de mal de ma famille. Mon grand-père a fait la guerre dans l’armée, puis dans le maquis et j’interdis à quiconque n’a pas connu la guerre et la mort de près de le juger.— Tu as raison, excuse-moi…— Ensuite, tu oublies à jamais le mot « on » dans ce village. Je vis ma vie comme je veux, sans avoir de comptes à rendre à personne. Si tu veux en faire un peu partie, bienvenue, mais tu oublies comme moi ce que pensent les autres. J’ai trop souffert de ces ragots dans mon enfance pour en laisser entrer un seul ici, fût-ce par ta bouche. Et Dieu sait si je la trouve excitante…— Oublie ce que j’ai dit, c’était vraiment stupide…— Troisièmement, si tu veux te faire pardonner, viens avec moi, j’ai quelque chose à te montrer. Elle m’entraîne dans un escalier très raide qui monte au premier. Nous traversons un petit couloir, puis entrons dans une chambre à coucher entièrement en bois. Contrairement au reste de l’étage, la pièce est agréablement chauffée par un vieux fourneau sur lequel sèchent une multitude de cynorhodons déjà vidés de leurs graines. De toute évidence, je ne suis pas seul à connaître les bons coins. — Regarde bien cette chambre. C’est là que mes grands-parents ont vécu, dormi, baisé, pleuré de devoir se séparer sans cesse, tremblé de la peur de ...
    ... ne plus jamais se retrouver vivants. Tu sens cette atmosphère, cette vie qui habite encore ces murs ? Et bien sache que du premier au dernier jour où ils se sont aimés, Gaston a fait jouir sa Berthe chaque fois qu’ils ont fait l’amour. Vu l’époque et la vie qu’ils ont eues, c’est plutôt exceptionnel, non ? Je suis d’ailleurs loin d’avoir un tel palmarès. Mais peut-être n’ai-je pas encore trouvé la bonne personne, ajoute-t-elle malicieusement.— Comment sais-tu tout cela ?— Pour la bonne personne ? En te regardant vivre et cultiver ton jardin ! Et puis un mec qui récolte les cynorhodons pour ses chinchillas ne peut pas être complètement mauvais.— Non, pour ta grand-mère, je voulais dire.— C’est elle qui me l’a raconté. D’ailleurs je lui dois l’essentiel de mon éducation amoureuse. Je la vois encore, à plus de quatre-vingts ans, me décrire ses frasques en riant aux éclats. Mais viens par là, c’est pas fini… Elle me fait passer par une porte basse, cachée par des tentures, qui mène à une soupente. L’endroit est resté dans l’état où il devait être il y a déjà plus de soixante-cinq ans. — Voilà, c’est là qu’ils se retrouvaient en cachette, quand Gaston prenait le risque de parcourir des kilomètres hors du maquis, au péril de sa vie, juste pour l’amour de sa Berthe.— Et ils ont continué à y venir après la guerre…— Eh oui ! Et ça me fait chaque fois un effet incroyable d’y penser. J’ai l’impression de les voir s’aimer, avec toute la fougue que la peur et le désespoir devaient mettre ...
«12...456...12»