1. Le bouclier massaï


    Datte: 12/08/2021, Catégories: ff, frousses, nopéné, humour, sorcelleri, québec,

    ... lumières de Noël multicolores qui me brûlaient les yeux. —Christophe, t’es là ? Je pris le micro, mon estomac se plaignit encore. — Oui !—Christophe ! Ah ! le bouton ! J’appuyai dessus. — Oui ! La voix nasillarde d’une femme me donna une adresse. — OK ! fis-je simplement en raccrochant.—Christophe ! « Jésus-Christ ! » lâchai-je en reprenant le micro. — Oui !—Tu sais où c’est au moins t’as pas de GPS. La dernière fois que t’as été là tu t’es perdu.— Oui. Eh non, je veux dire, oui, je sais où c’est !—C’est où ? Gros soupir. — Sur le plateau par St-Denis.—Bien ! T’as une drôle de voix.— La grippe. Hehe ! Hehe ! Hehe… Friture… —Christo… Je fermai ce damné CB mais en le faisant je poussai la maudite cassette 8 pistes… Je grimaçai en la retirant complètement cette fois pour la jeter sur le siège arrière. En passant devant un McDonald, je me mis à saliver comme loup qui n’avait rien mangé de l’hiver. Moi qui déteste ces damnées boîtes à fric où l’on ne sert que du préfabriqué qui goûte le plastique. Mais je ne pus y résister. Malheureusement, le fast-food se trouvait de l’autre côté du boulevard. Sans réfléchir, je donnai un furieux coup de volant pour couper par le terre-plein, ma tête heurta le toit, de la petite monnaie, sortie de je ne sais où sembla flotter en suspension dans l’air un moment avant de s’éparpiller tout partout. La vieille bagnole se plaignit à m’en écorcher les tympans puis je coupai plusieurs véhicules qui s’en venaient en sens inverse et qui me ...
    ... klaxonnèrent furieusement pour enfin entrer dans le stationnement vers le service à l’auto.« Fermé temporairement » indiquait une affiche. Merde ! Une fois à l’intérieur, je passai quasiment inaperçu habillé en médecin, pieds nus avec une étiquette à l’orteil et probablement une face à faire peur. Je réussis à passer ma commande sans que personne ne crie « c’est le monsieur mort qui habite avec la vedette, Marie Lemieux ». La jeune serveuse me regarda comme elle devait regarder les itinérants et les malades mentaux qui venaient s’acheter un bon café chaud, c’est à dire avec indifférence. Je payai en vingt-cinq sous trouvés dans le taxi et y retournai pour manger mes troisbig, big, big sans goût en calant un immense verre d’eau gazeuse trop sucrée. En roulant vers la montagne, mon estomac calmé, je passai sans m’arrêter évidemment devant des dizaines de personnes qui levaient la main pour ensuite m’injurier, mais en stoppant à une intersection un couple grimpa dans le taxi. — Je suis fermé, dis-je en montrant les dents. Mais ils sefrenchaient et se pelotaient déjà sans gêne aucune et ça me laissa totalement indifférent. L’homme grommela une adresse entre deux baisers vigoureux, les mains déjà sous la blouse de la fille dont le manteau était ouvert. Tant pis. Quand je me stationnai devant la maison, ils baisaient furieusement. Pas croyable et pas d’érection de ma part ! Pas croyable non plus ! À peine sorti du taxi, deux armoires à glace m’encadrèrent, des Noirs imposants, m’agrippant ...