Montségur
Datte: 13/08/2021,
Catégories:
fh,
jeunes,
religion,
pénétratio,
historique,
ecriv_f,
... hautes murailles de la forteresse étaient infranchissables. La plus grande préoccupation était celle du ravitaillement en vivre et en eau. Si Montségur était imprenable, c’était grâce à ses réseaux de connivence. Ces opérations étaient tenues secrètes. Les dévoiler à des profanes, c’était ouvrir une brèche dans la forteresse. Il ne le fallait à aucun prix. Lorsque Eudeline surpris l’alchimiste baragouiner en latin au pied des murailles, elle s’approcha. Quiconque serait passé l’aurait cru en train de réciter son bréviaire, tant il le faisait bas. Les gens entendant le latin n’étaient pas nombreux dans la forteresse, et la plupart restaient confiné dans le donjon. Eudeline, elle, ne comprit que trop. Elle l’entendit détailler combien d’hommes en arme comptait leur pauvre compagnie. Elle remonta en courant vers le poste de garde, ralenti, puis s’arrêta. Elle n’avait rien à gagner dans cette guerre là. Une traîtrise annonçait une défaite sans panache, peut-être sans morts. Elle tourna, retourna l’idée. Elle voulait la fin du siége, quitter ce nid d’aigle, revenir à la civilisation. Elle se tut. Elle se détourna désormais à chaque fois que les petits yeux du moine se posèrent sur elle. Elle attendait la chute. Celle-ci ne venait pas. Il souffrirent de la chaleur. Leur seul réconfort était que leurs assaillants, harnachés comme ils l’étaient, souffraient plus encore. Dans la petite maison, l’atmosphère était irrespirable. L’Espagnole y restait pourtant presque tout le jour, ...
... ouvrant son corsage et relevant ses jupes. Eudeline fut choquée quand, entrant à toute volée dans la pièce sombre, elle trouva cette femme nue jusqu’à la ceinture, un de ses seins tombant hors du corsage. Elle la trouva belle, elle la trouva hideuse. Elle baissa désormais les yeux en passant la porte. L’image la poursuivie jusque dans ses rêves, où la femme nue la toisait, pendant que moine défroqué sautait autour d’elle en chantant du latin. L’association n’était pas seulement imaginaire. De fait, l’Espagnole ne parlait à personne, en dehors de cet homme. Ils conversaient ensemble dans une langue rocailleuse, que personne ne semblait comprendre. La femme sortait de ces entretiens furieuse. Elle y revenait pourtant. Eudeline se surprit à guetter ces allées et venues. La citadelle manquait de distractions. L’automne fut froid, la neige tomba tôt. Il n’y avait pas de bois à perdre pour chauffer les habitations. On se rapprocha pour dormir. Eudeline se retrouvait ainsi le nez sur les seins de l’Espagnole –ils étaient plus bruns et plus longs que les siens-. Elle n’en rêvait que plus. Lorsque Guillaume venait la voir, elle avait du mal à le regarder en face. Elle ne pouvait s’empêcher de chercher son contact. — Donne-moi juste un peu de chaleur, mes mains sont si froides.— Les miennes ne sont pas plus chaudes.— Si, bien sur, tiens, sens là. Il lui prenait les mains, mais à travers sa pelisse — Ta fourrure est humide. Ça me refroidit plus encore. Il la regardait d’un air désolé. Il ne ...