A la découverte d'un monde inconnu : le cahier d'histoires (4)
Datte: 16/08/2021,
Catégories:
Lesbienne
... du concours. Je suis la troisième – et dernière – à passer. La voix indique qu’il n’y a pas suffisamment de filles courageuses ce soir, et que pour cette raison l’une des trois prestations tirées au hasard sera volontairement plus longue. Le spectacle commence. Les filles, accompagnées des danseuses de la boîte, se trémoussent langoureusement sur la petite scène autour des barres, aidées par les danseuses. Elles se déshabillent, mais au grand dam des spectateurs, elles s’arrêtent au string. Morte de trouille (ou de trac, comme disent les artistes), je crie presque dans l’oreille de Manu : — Je vais gagner, Manu, je vais gagner ! — Tu es sûre ? Tu ne vas pas finir à poil ? — Oui, pour toi, pour ça ! Je prends les deux demi-cœurs entredeux doigts et l’embrasse avec tendresse. La voix nous tire de notre étreinte. Je donne ma chaîne à Manu : ce serait dommage de la casser ou de la perdre. — Pour terminer ce concours, nous accueillons comme il se doit Julie, qui fête son anniversaire aujourd’hui avec nous. Alors, pour Julie : « Happy birthday to you… » Et vas-y : ça crie, siffle, chante. Nous nous dirigeons vers la scène. Jean-Mi m’attrape le bras ; mon téléphone à la main, il me fait le signe du « clic-clac » : j’acquiesce, le pouce levé. Je monte sur scène ; Nina est là pour m’accueillir. La musique redouble de volume. Je tremble comme une feuille. Elle me prend la main ; un regard, un clin d’œil, une pression de la main : je suis rassurée. Les flashs crépitent. Nina me guide ; ...
... je la suis des yeux et reproduis ses mouvements en m’enroulant autour de la barre, grimpant, me retournant tête en bas. Je ne vois plus que Nina. Concentrée sur ma prestation avec l’envie de gagner, je reproduis toutes ses figures avec application. Je suis grisée. Je me prends pour danseuse pro ! Les danseuses m’effleurent de leurs mains et de leur corps, puis me touchent. « Elle m’avait dit qu’elles faisaient semblant ; je crois qu’elles ont oubliées le semblant ! » Une phrase me revient en mémoire : « Tu ne vas pas le regretter ! » m’a dit maman tout à l’heure… Encore quelques figures, et me voilà encerclée par les trois filles. Le tissu de ma robe glisse à mes pieds et nous continuons notre spectacle. Ventre à l’air, nous refaisons des figures dont j’ai oublié le nom. À nouveau debout sur scène, les filles entament une danse langoureuse autour de moi, faisant presque semblant de me caresser. Mon shorty disparaît, suivi du bandeau, alors que je suis toujours caressée avec douceur. Je suis plaquée dos à la barre verticale. On me prend les mains ; elles sont montées à la verticale et attachées à la barre. Là, on est en dehors du programme prévu ; je suis à leur merci. Des mains courent partout sur moi, des langues me lèchent tout le corps. J’entends des voix qui crient « Le string, le string ! » J’agrippe la barre, mon esprit vacille. La musique est sourde. Une voix me souffle à l’oreille : — Je t’enlève ton string ? — Oui. J’ouvre les yeux ; éblouie par les projecteurs, je ...