Première expérience à trois - Histoires de Sexe

Première expérience à trois

... béatement à ces premières vacances, seule, loin des parents et de la tribu des cousins et cousines bon-chic-bon genre. Devant moi, un nouveau candidat au voyage vient de sauter à la volée dans un minibus et, à peine cinq minutes plus tard, mon prédécesseur est lui aussi happé par une Coccinelle orange. Je suis la première de la file qui s’allonge davantage à chaque minute derrière moi. Une pancarte de carton sur laquelle j’ai tracé à la hâte au feutre « Vers le Pays Basque » dans une main, j’agite un peu maladroitement le bras droit, le pouce tendu vers le Sud. J’aurais aimé avoir la souple nonchalance des routards confirmés, mais je me trouve finalement assez convaincante. Deux, trois, cinq voitures passent sans marquer la moindre attention quand le clignotant orange et le ralentissement de ce qui semble être une Dyane provoquent chez moi une petite poussée d’adrénaline. Oui ? Non ? Si ! C’est pour moi. La voiture ralentit et vient s’arrêter à ma hauteur. La vitre achève de se baisser et le visage souriant d’une jeune femme se glisse hors de la portière. — On va à Bordeaux, ça vous va ? La Gironde et la côte basque me paraissent éloignées, mais pourquoi refuser ce qui pourrait n’être qu’une étape ? C’est la première fois de ma vie que, par je ne sais quelle magie, une voiture s’arrête et que l’on me propose de me transporter gratuitement. — Oh oui, bien sûr. Cela m’avancera. C’est super !— Monte vite à l’arrière, il y a de la place, tu peux même y mettre ton sac. Un regard ...

... furtif et un sourire où se mêlent fierté et complicité vers le couple qui vient d’accéder au premier rang derrière moi et je pousse sur la banquette arrière mon petit sac à dos. La porte à peine fermée la Dyane reprend lentement son élan dans un bruit de guimbarde. — Ça fait longtemps que tu attends ?— Non pas trop. Une demi-heure peut-être. C’est adorable de vous être arrêtés.— Moi c’est Annette, lança la jeune femme en se retournant. Mon mari s’appelle Jérôme. Et toi ?— Rachel.— J’espère que tu n’es pas trop pressée. Avec notre bolide on ne risque pas d’excès de vitesse. C’est Jérôme qui vient de parler sans se retourner. Dans le rétroviseur les yeux rieurs et le sourire éclatant du conducteur se veulent rassurants. — Oh, cela ne fait rien, je ne suis pas pressée, vous savez. C’est la première fois que je pars en vacances seule, alors je veux en profiter. Je vais chez une amie dont les parents ont une villa à côté de Saint-Jean-de-Luz.— Dis donc, ça fait un bout de chemin. Tu ne seras jamais chez ta copine ce soir.— Ce n’est pas grave, j’arriverai demain… et puis je verrais bien.— Nous c’est pareil. On ne prend jamais l’autoroute et c’est le premier jour de permission de Jérôme. Au mot de permission, j’associe immédiatement la veste de treillis que porte Jérôme. — Vous êtes militaire ?— Bonne pioche Rachel, tu pourras revenir en deuxième semaine… Je déconne. C’est vrai qu’il y a tellement de garçons et de filles qui portent des vestes de treillis que ce n’était pas évident. ...