1. Amant d'un soir (2)


    Datte: 23/08/2021, Catégories: Divers,

    ... je le sais, le ressens, l’ambiance n’est plus tout à fait pareille. Bien sûr, je ne me dérobe pas à tes étreintes, longues ou rapides des soirs ou des matins, mais je n’ai plus ce ressort, cette flamme qui permet que les joutes amoureuses soient des moments de bonheur. Je réponds à tes envies, mais elles n’allument plus de grands feux au fond de ce moi profond qui reste ailleurs, dans le souvenir d’un ou deux baisers interdits. Comme tu n’es sûrement pas dupe, je comprends bien qu’un jour où l’autre je devrai m’en expliquer. Je retarde naturellement cette mise au point le plus possible, je sais qu’ensuite tout peut arriver. — Bon Claude ! Je ne veux pas te forcer et je sens bien que depuis quelque temps nos relations ressemblent à une corvée pour toi ! Alors ? Tu ne veux pas me dire ce qui se passe ? — Mais non ! Tu te fais des idées ! Il n’y a rien du tout ! — Depuis le temps que nous vivons ensemble, ce serait sympa que tu m’épargnes ça ! Je ne suis pas un demeuré et je sais, je le sens bien depuis que des semaines, tu n’es plus vraiment là ! Tu as des problèmes de boulot ? Tu as des soucis et tu ne veux pas en parler ? Un autre mec ? — Tout de suite ! Un mec ! Et si c’était ça ? Que ferais-tu ? — C’est donc ça ! Tu as un amant ? Maintenant tu en as trop dit ou pas assez ! La vérité ! Je veux que tu m’en parles ! — Rien, tu m’entends, il n’y a rien à dire ! D’accord ? — Tu persistes à me prendre pour un con ? Et bien je me casse ! Je serai chez Francis et Louise, je vais ...
    ... louer une chambre dans leur hôtel quelques jours ! Tu vas avoir le temps de réfléchir ! Je n’ai pas fait un geste pour te retenir. La scène n’a pas été violente, juste une dispute de couple qui s’use. Je te vois faire une valisette de quelques chemises, pantalons et sous-vêtements. Tu pars sans même claquer la porte, mais sans te retourner, pas un seul regard vers moi. Mais je l’ai sans doute bien mérité. Et je suis intérieurement furieuse d’être aussi transparente pour toi. Tu veux partir ? Eh bien, va, ne te gêne pas ! Et moi alors je compte pour du beurre ? Le téléphone dans la main, je tremble en composant son numéro. Une sonnerie, puis une seconde ! Pourvu qu’il ne soit pas là finalement ça réglerait le problème. — Allo ! Allo ! Parlez, bon sang ! On n’appelle pas chez les gens à neuf heures du soir sans leur parler ! — Fréderic… C’est Claude ! On peut se voir quelques minutes ? — Comme ça là tout de suite ? Mais ? Et votre mari ? — C’est une longue histoire et je n’ai pas envie de parler de cela ! On peut se voir ou non ? — Oui ! Oui, bien entendu ! Viens ! Tu connais l’adresse ! Alors, viens. Je suis devant sa maison. La lumière du perron est vive et me surprend. Comment mon doigt qui ne cesse de trembler arrive-t-il à presser sur le bouton de la sonnette ? Il est là, je suis face à lui. Visiblement, je le prends au dépourvu et il ne sait trop sur quel pied danser. Une chemise longue en tissu rouge et noir, c’est tout ce qu’il a sur le dos. Le bas lui est camouflé par un ...
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