1. Chloé neuve


    Datte: 28/08/2021, Catégories: f, jeunes, vacances, plage, amour, revede, miroir, odeurs, Masturbation prememois,

    C’était un vendredi matin, au début du mois d’août 1970. Chloé pensait à ses cousins dans la maison de Pentrez. Elle attendait leur arrivée avec impatience. Deux ans qu’ils ne s’étaient pas vus ! C’était dur. Ils lui avaient beaucoup manqué. Il était près de dix heures. Chloé était seule. Ses parents étaient absents depuis la veille, ils avaient dû se rendre à Paris pour l’enterrement d’un ami. Ce n’était pas sans une certaine appréhension qu’ils avaient laissé la jeune fille seule, fût-ce pour trois jours, d’autant plus que Martine, leur fidèle gouvernante, s’était cassé la jambe la semaine précédente et ne pouvait donc veiller sur elle. Mais Chloé avait convaincu ses parents de ne pas la contraindre à les accompagner. L’homme qui était mort subitement deux jours auparavant ne représentait pas grand-chose pour elle, elle n’en conservait que quelques souvenirs flous, c’était un ami de ses parents, rien de plus et, à l’orée de ses dix-huit ans, elle se sentait désormais assez grande pour pouvoir affronter la solitude et la responsabilité de Pentrez. De plus, ses cousins n’allaient pas tarder ; ils seraient là au plus tard en début d’après-midi. C’était ce point précis qui avait fini par les persuader de s’en aller sans elle. Chloé aimait être seule. Pas tout le temps, non, mais de temps à autre elle s’isolait. Elle pouvait passer des heures enfermée dans sa chambre, au troisième étage qu’elle occupait entièrement. C’était comme un petit appartement, avec sa propre salle de ...
    ... bains, et surtout un escalier indépendant qui lui permettait de sortir quand elle le voulait, sans que personne ne s’en aperçoive. Depuis plusieurs années, certaines nuits, il lui arrivait de se réveiller et de partir. Elle se déplaçait avec facilité dans le noir, connaissant chaque détail du parcours, traversant le jardin sans un bruit, jusqu’au chemin côtier. Elle suivait le profil de la falaise, écoutant le chant obstiné du ressac, vingt mètres plus bas. C’était ce qu’elle aimait, ses pieds nus dans l’herbe, le vent sur son visage, la nuit amicale et complice, et aussi le danger qu’il y avait à faire ça, sortir de chez elle sans prévenir personne, que se serait-il passé si elle était tombée, ou si quelqu’un l’avait attaquée ? C’était excitant, elle se l’avouait sans peine, et même elle le revendiquait. Elle n’avait jamais parlé à personne de ses escapades nocturnes, qui pouvaient durer jusqu’à deux ou trois heures parfois. Elle allait assez loin, sans jamais s’éloigner de la mer, jusqu’à des plages dont elle savait tout mais qui, dans l’obscurité, présentaient un tout autre visage, un visage mélancolique et inquiétant. Lorsqu’enfin elle rentrait, mille émotions palpitaient en elle, l’angoisse d’être découverte, ses peurs primales nourries par le noir, les bruits de la nuit, l’idée que peut-être elle allait trouver la maison éclairée, ses parents réveillés, les gendarmes accourus, partis à sa recherche, et alors tout serait terminé, l’escalier serait condamné, le jardin ...
«1234...17»