1. Clara, la chic fille...


    Datte: 17/11/2017, Catégories: f, h, fh, hplusag, fagée, handicap, cinéma, volupté, Voyeur / Exhib / Nudisme init,

    ... quand c’était relâche, on allait chez elle ou à l’hôtel … On a jamais vécu ensemble … mais on passe jamais une journée loin l’un de l’autre … et pourtant ! …— Mais, interrompe-je, …— C’est à cause de ma mère … elle est morte y a pas longtemps … et elle a jamais voulu que j’amène de fille à la maison …Après, elle était malade et vieille, alors …— Sans indiscrétion, vous avez quel âge ?— Moi, je vais sur mes 81 ans … Mais depuis seulement cinq ans je suis en fauteuil … j’ai été renversé par une moto … enfin … depuis, c’est plus comme avant ! Mais Clara est toujours là. Vous savez, … c’est une chic fille … En prononçant ses derniers mots, Edmée pose sa main sur celle de Clara qui n’avait pas quitté sa cuisse et semblait protéger celle d’Edmée qui la lui pétrissait. Le geste est tendre, protecteur. Amoureux. Touchant. Ils forment un drôle de couple. Pas vraiment ensemble, mais passionnément attachés l’un à l’autre. Je comprenais mieux le soulagement qu’avait commencé à prodiguer Clara durant la séance de cinéma. Je comprenais mieux aussi que les habitués n’aient pas tenté de profiter de cette situation, eux aussi. C’était une sorte de rituel, entre l’ouvreuse et le monsieur en fauteuil, eux savaient. Ils savaient que c’était là, un prolongement d’une relation amoureuse, leur vie de couple. Alors que les deux amants se regardaient, à la terrasse du café, doucement je tire ma chaise en arrière et, sans faire de bruit, je m’éloigne. En partant, tous les trois pas, je regarde par ...
    ... dessus mon épaule. Ils sont là, côte à côte. Lui sur sa chaise roulante, elle, les fesses sur le bord de la chaise. Ils se regardent. Ils se mangent des yeux. Ils ne se quittent pas du regard. Cherchent-ils encore un peu de ce bonheur volé dans la salle obscure ? Peut-être, qu’habitués à cette obscurité et à force de la fréquenter, ils ne savent plus comment faire pour vivre au plein jour ?… Peut-être qu’ils sont entrain de se découvrir ?… Peut-être que …, peut-être … Je repasse devant le cinéma, dont on a tiré les grilles. Il ne me semble plus aussi triste que tout à l’heure. Bien sûr, sa peinture rouge sombre est écaillée, éraflées, noircie de crasse au niveau des épaules, les marches sont creusées par le passage des pieds mais il a un air pimpant, gai, racoleur. Les hommes passent devant en jetant un regard rapide et oblique vers les grilles fermées. Un ou deux, font demi-tour, certainement des habitués déçus de le trouver fermé. Des femmes passent devant, courbant la tête et l’échine, comme honteuses de devoir affronter ce lieu … Un groupe de jeunes rie bien fort, pour cacher sa gêne et faire croire aux filles qui s’y sont mêlées, que les pornos … Pff ! C’est pour les autres … Et pourtant, si ils savaient … si ils connaissaient l’histoire d’amour d’Edmée le propriétaire et de Clara, la chic fille ! L’autre jour, par hasard, je suis passé devant le Rex … Le cinéma a fermé ses portes et un fast-food en verre et acier aseptisé, aux couleurs criardes et racoleuses, s’est ...
«12...5678»