La clé
Datte: 30/11/2017,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
nonéro,
sf,
Résumé des épisodes 1 et 2 : Je m’appelle Franck Dumont et j’ai vécu une expérience hors du commun : la rencontre avec un autre moi-même vivant en 2034. Mon alter-ego m’a emmené faire une petite balade dans l’espace-temps, en septembre 2013, sur le site d’un barrage conçu par notre société. Nous étions sur les lieux au moment précis où l’un des contreforts céda, entraînant la destruction de l’immense barrage et la mort de plus de trente milles personnes.L’objectif de mon double était d’obtenir mon aide pour empêcher cette catastrophe de se produire. J’acceptai, me rapprochant de Karina, qui travaillait dans l’équipe chargée des soutènements. Karina et moi, sommes devenus « très proches » ; dés le lendemain, nous nous mîmes en quête de la faille dans le projet, bien décidés à la débusquer. Après des heures de recherches, Karina m’annonça portant qu’elle n’avait pas trouvé la moindre erreur… Je refusai de la croire, évoquant ce que j’avais vu dans le futur.Karina me planta là, pensant que je me fichais d’elle. Je me demandais alors si je n’avais pas tout simplement vécu un délire éthylique !? Comme en réponse à mes doutes, je reçus une seconde visite de Franck 2034, pour m’apporter la preuve que je ne rêvais pas : le résultat du tirage du loto pour le samedi suivant ! Je décidai de compléter deux imprimés pour la prochaine méga-cagnotte… Le dimanche passa au rythme nonchalant d’une limace hémiplégique. Cette journée dominicale ne fut pas de tout repos : assailli d’impulsions ...
... contradictoires, je passais brutalement d’une sombre résignation à l’espoir le plus fou. Un maelström implacable dévastait mon esprit avec la violence d’un ouragan ; au centre, les évènements de ces derniers jours, s’enroulant dans une spirale folle de causalités improbables. Je passai toute l’après-midi à écrire, dominé par le besoin impérieux d’objectiver ces spéculations, en les isolant de moi. Couchées sur le papier, dans l’espace plus restreint et contrôlable d’un bloc-notes, ces pensées menaçaient moins de faire imploser ma santé mentale. Je finis par me coucher, fort tard, et bien qu’exténué, je ne trouvai le repos qu’au petit matin. Lundi, j’arrivai au bureau une bonne demi-heure après tout le monde, mal rasé, la mine blafarde, des valoches pas possibles sous les yeux. Quelques minutes plus tard, je croisai Jean-Luc Fournier à la machine à café. — Et ben dis donc… Karina et toi, vous n’avez pas du arrêter du week-end ! Sacré veinard, va ! me dit-il, avec une bonne claque dans le dos.— Heu, si tu pouvais juste être un poil plus discret ! lui soufflai-je, vérifiant furtivement que personne n’écoutait aux alentours.— Ok, pigé. Pas un mot devant elle !— Merci, ce serait sympa, fis-je, en grimaçant un sourire forcé. Après un petit moment à touiller en silence nos gobelets, il reprit : — Au fait, tu voulais me parler de quoi, vendredi soir ?— De rien, en fait… un truc sans importance, éludai-je, sans le regarder.— T’es sûr ? C’est pas ce que tu semblais dire au téléphone… Je ...