Le peintre et son modèle
Datte: 30/11/2017,
Catégories:
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Masturbation
historique,
... partie, mais en vain comme vous pouvez toutes le constater en lisant la presse. Il faut dire que le « pauvre » homme, en mettant le mot pauvre entre guillemets tant sa fin n’avait rien d’un calvaire et qu’il faut bien mourir de quelque chose, usait et abusait d’aphrodisiaques, ce qui après tout était son droit, puisque c’était sa vie. Je vais maintenant laisser la parole à celle qui nous apporte de quoi célébrer joyeusement notre réunion.— En effet, dit une autre en se levant, ce soir nous avons pour régaler notre gosier un excellent cognac, dont j’ai apporté plusieurs bouteilles. Mes amies, emplissons nos coupes, et à Marguerite Steinheil ! Tout le monde applaudit. Les verres sont remplis, on sert et on ressert généreusement. Puis on chante, comme il est de coutume dans ces assemblées. L’une entonneLa buvette de Fanchette, sur l’air deLa galère capitane : À l’extrémité de la tablée, deux femmes, qui se tiennent la main depuis le début de la réunion, tentent de s’embrasser discrètement. Mais la salle commence à chauffer, et on applaudit chaleureusement ce baiser saphique. Cela ne déstabilise pas les deux amantes, dont l’une demande et obtient la parole pour déclamer ces vers avec un fort accent américain(9) : — Cette jeune femme est Natalie Barney, chuchote Sophie à l’oreille de Jules. Sa compagne est Lucie Delarue-Mardrus. Elles sont poétesses, l’une comme l’autre. Celle qui parle est américaine, mais elle écrit en français. L’autre est également journaliste et joueuse ...
... d’échecs de première force, on l’appelle « Princesse Amande ». Ici, on ne peut prendre la parole en public qu’une seule fois. Je vais la demander. L’artiste-peintre fait tinter son verre avec sa cuiller afin d’intervenir : — Mes chères amies, si j’ai pris ce soir la liberté d’inviter un élément masculin à notre réunion – ce que notre règlement tolère – c’est pour le remercier d’avoir été mon patient modèle. Je viens en effet de terminer l’œuvre que je crois être la plus importante de ma vie. Malheureusement, il s’agit d’une commande dont la cliente s’est désistée, et il me reste à trouver preneur, car il faut bien vivre. Le tableau représente Ulysse regardant la mer, prisonnier de Calypso. Jamais je n’ai trouvé modèle si beau et si conforme à l’idée que je me fais d’un héros de la mythologie grecque, d’autant qu’il a surmonté sa pudeur en posant nu pour moi dans la chaleur de mon atelier. Alors, je vous demande de l’applaudir. L’assemblée, que l’alcool commence à rendre euphorique, acclame chaleureusement l’homme. Chacune regarde celui-ci avec malice. On rit, les commentaires égrillards fusent. En chœur, plusieurs scandent : — À poil, à poil, à poil ! Sophie, on veut voir ton bel Apollon ! Montre-nous ton chouart(10), mon chou !— Ne crois pas que tu es obligé de céder si tu n’en a pas envie, lui dit le peintre. D’habitude, ici on sait se tenir : les soirées ne dégénèrent pas en parties fines. Il faut croire que la vue d’un homme les rend folles.— Bah, si ça peut leur faire ...