1. L'âge adulte de la madone


    Datte: 03/12/2017, Catégories: ff, fplusag, Oral portrait, Lesbienne

    ... allez, va faire tes livraisons, vilaine fille.— Et toi, profite que je suis pas là pour regarder dans les chemisiers des filles.— N’importe quoi, tu délires, tu prends tes désirs pour des réalités.— Oui, c’est vrai, allez bonne épouse, je me tire. C’était fréquent, on rigolait toujours comme ça, avec un peu de rouge aux joues quand même. Je me demandais toujours si c’était du lard ou du cochon, parce que de toute façon, j’avais jamais pensé à tripoter Angèle, c’était pas de ce monde-là, et puis, elle faisait beaucoup pour moi, je travaillais dur, et bien. Alain, son mari, commençait à me faire faire la boulange et m’avait inscrite à l’apprentissage. J’allais pas mettre la pagaïe dans le ménage. Ça n’empêche qu’elle était drôlement bien, Angèle. — Domi, c’est ta Mathilde.— C’est ça, crie encore plus fort, que tout le monde le sache.— Dominique, vous êtes libre cette fin de semaine ?— Normalement, oui, vous savez, je sors pas trop.— Ça vous dirait une petite sortie à la mer ?— …— Alors ?— Une minute, je vais demander à ma patronne.— À la mer ? la fin de semaine ? Mais ma fille tu fais ce que tu veux. Angèle a les lèvres pincées, un petit air damotte. Aïe, ça coince. — Mais si tu as besoin de moi, dis-le, pas de problème, je reste. Là, je la vois de profil, un beau profil d’ailleurs ; c’est une catalane, elle a la peau sombre, des cheveux en boucles épaisses, elle serre les lèvres et se détourne. — Angèle, déconne pas, je sais plus, moi, ce que je dois faire.— Vas-y, vas-y, ...
    ... mais sois là lundi soir, Alain voudrait faire la fournée avec toi. Il faut que tu apprennes, tu as tellement de choses à apprendre…— Madam’ Fourcad’, ça sera deux campaillettes, comme d’habitude ? « Justement, je voulais vous dire… bla bla bla… »— Mathilde, ben, ça va pas, le dimanche c’est une grosse journée, je serai libre que l’après-midi et lundi soir, je cuis. Vous, vous travaillez le lundi.— Oui… bon… je comprends, mais on pourrait manger ensemble dimanche soir, ça irait ? Oh, sois gentille, dis oui. Ma parole, on me fait la cour, et l’autre avec ses boucles de gitane qui tourne pas les yeux vers moi. Mais c’est formidable, on me tourne autour. — D’accord Mathilde, mais je sais pas si je pourrai rester…— Quelqu’un d’autre ? Oh ne me dis pas ça, tu me tues.— Écoutez, ça va pour une fois, j’ai pas envie de recommencer, je vous fais un bisou sur le minou.— Tu es un amour, à dimanche, je passe te prendre à sept heures ?— Non, on se retrouvera sur la Place de l’Horloge, devant la Banque de France.— Bien, je suis heureuse. Angèle se retourne d’un bloc. — Alors, ça y est, tu l’as ton rendez-vous avec ta vieille ?— Mais tu deviens pompante, Angèle, tu le sais que je suis homo, je vais pas t’apporter un petit à la maison. J’aime pas les hommes, j’y peux rien. Alain, c’est pas pareil, lui, c’est un brave type. Mais toi, tu es mon amie, tu es… je sais pas… celle qui m’a sauvée. Tu peux me demander ce que tu veux, en plus, tu me donnes un métier, mais je suis pas… une nana pour toi. ...
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