L'âge adulte de la madone
Datte: 03/12/2017,
Catégories:
ff,
fplusag,
Oral
portrait,
Lesbienne
... prendre son parti : on marche, les mains entravées, de bureau en bureau, on entend dix fois la même chose, en se demandant si on n’a pas tué le pape. Et au bout, rien, comme si la machine avait tourné à vide, un jugement, une peine trois mois de prison avec sursis, mise à l’épreuve deux ans, interdiction d’approcher la victime, obligation de travail. J’ai pas eu conscience de ce qui se passait, mais beaucoup de monde a tourné autour de moi ; des dossiers au pas de charge, des robes qui tourbillonnent, des policiers qui traînaillent, une assistante, de quoi ? je sais pas, des juges, enfin, je fais vedette. Après le jugement, le soir même, j’ai dormi chez Angèle, la boulangère qui tenait sa promesse de m’aider à refaire surface. En un jour, il s’est écoulé un siècle. Après, tout le monde a oublié, j’ai juste gardé un article sur « la madone des cités » à la rubrique judiciaire. J’ai vu le contrôleur judiciaire, beaucoup, puis un peu, puis plus du tout, il s’en foutait, « oui, oui, bon, bon, ça va comme ça, continuez. » Et il me refilait à une assistante, très nunuche. Et gna gna gna, et gna gna gna. Personne n’était méchant, je suis sûre qu’au fond, ça les intéressait, mais un peu, pas plus. Je ne rencontrais personne, de temps en temps, ma main allait à la rencontre de ma vulve et elles bavardaient entre elles. Un soir, devant la boulangerie, en sortant, il y avait l’assistante, pas jeune, avec des yeux très verts et un visage triste, elle ne regardait personne, sauf moi. — ...
... Nous nous connaissons, je suis la personne qui doit faire un rapport sur vous et j’aimerais vous parler. Vous avez cinq minutes ? Ça ne me disait rien, j’en voulais plus, des gens qui vous tournent autour qui pensent à votre place. Je le lui ai dit. — Ce n’est pas ce que vous croyez, je suis venue pour vous voir, vous.— Vous savez pas que je suis dangereuse ?— J’ai envie de vous voir.— Pour me baiser et me foutre dehors après, allez, dégagez, je veux pas vous voir.— Je vous en prie, ne soyez pas méchante, je veux seulement vous connaître mieux. Et je l’ai suivie, pour sortir un peu de la boulangerie, pour regarder dehors. Elle habitait une petite maison drôlement accrochée au flanc de la colline et dès qu’on est arrivées, j’ai remarqué, la table mise, les assiettes de couleur, les verres brillants. Ça sentait bon, un truc bizarre, de la cire, il paraît. Elle avait de vieux meubles, tout brillants et des cuivres partout. On a parlé, de moi, d’elle, elle s’est rapprochée, pas trop, mais quand même. Je savais bien ce qu’elle voulait, j’avais compris mais je me demandais comment elle s’y prendrait. On a bu, un peu, pas grand’ chose, sans beaucoup d’alcool, moins que dans les mix. J’étais bien, alors elle s’est penchée et m’a fait un petit bisou sur l’oreille. Je ne connaissais pas ça, enfin, j’avais jamais essayé parce que jusqu’à présent, c’était juste ma chair qui avait parlé. Un jour, j’ai regardé un DVD porno chez mes vieux ; les filles étaient magnifiques mais elles avaient un ...