1. Liberty


    Datte: 03/07/2017, Catégories: fh, couple, Collègues / Travail vacances, sf,

    ... grassement bénéficier d’un mois de préavis de licenciement, sans obligation toutefois de l’effectuer dans leurs locaux ; ça tombait très bien, je n’avais aucune envie d’y remettre les pieds ! Karina se proposa même de récupérer à ma place les maigres affaires qui traînaient dans mon bureau. Paradoxalement, savoir que j’étais fichu à la porte me procurait un indéniable confort intellectuel. Je n’avais plus à assumer le choix de quitter volontairement mon travail pour me consacrer à mes nouveaux grands projets. Et puis, faire expertiser en douce les plans que j’avais subtilisés à mon ex-employeur ne me poserait ainsi aucun problème de conscience, bien au contraire ! Je me mis en quête d’un cabinet d’audit susceptible d’effectuer en toute discrétion ce travail d’expertise. Contrairement à ce que je m’étais imaginé, ce fut plutôt ardu d’en trouver un qui accepta de ne poser aucune question fâcheuse sur l’origine de mes documents ou sur mon identité. La perspective d’une large rétribution éveillait plus de soupçons sourcilleux qu’elle ne m’ouvrait de portes, c’était un comble ! Ce monde n’était donc pas si corrompu… En réalité, tout alla très vite dès que je compris qu’il fallait d’abord m’attacher les services d’un avocat d’affaires bien introduit. Grâce à ce sésame, je pus bénéficier sans plus de tracasseries des services occultes et éminemment discrets d’une grosse compagnie d’ingénierie outre-manche. Je leur fis remettre par mon « homme de loi » les fichiers détournés, en ...
    ... précisant que je souhaitais une analyse complète de l’ensemble du dispositif de soutènement, avec un point particulier sur le troisième contrefort. Deux équipes de cinq ingénieurs allaient travailler en parallèle pour ratisser les plans afin de ne louper aucune déficience. L’addition serait joliment salée, sans compter les honoraires de mon juriste de choc, mais je m’en fichais comme de ma première layette ! Je devais avoir leurs conclusions la semaine suivante, c’est tout ce qui importait. Karina me trouva anxieux et presque colérique les jours qui suivirent. Je n’aurais jamais accepté de l’admettre, mais je ne pouvais m’empêcher de craindre qu’elle n’ait raison. Et si, comme elle me l’avait prédit, le cabinet d’audit ne trouvait rien de plus ? En attendant que le doute soit levé, je préférais peaufiner la suite de mon plan. Une fois que l’on aurait mis le doigt sur cette maudite faille, je reprendrais contact avec mon ex-patron pour lui raconter toute l’histoire, en espérant qu’il veuille bien me recevoir ! C’était un professionnel rigoureux : une fois qu’il aurait la preuve formelle de ce que j’avançais, il n’hésiterait pas à informer nos commanditaires. Et il n’y aurait tout simplement pas de catastrophe de la Narbada. Jamais ! C’était le scénario idéal pour en terminer enfin avec cette rocambolesque aventure. Mais, malheureusement, la réalité n’a souvent que faire de nos prévisions… — Oui, il est bien là, je vous le passe, fit Karina, d’un air lugubre. Puis, s’adressant à ...
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