1. Chap IV BRIDOLINE Histoire véridique d'un jeu


    Datte: 06/12/2017, Catégories: BDSM / Fétichisme Transexuels

    ... revêtir tous ces atours, de se parer de tous ces joyaux, d'user de tous ces fards et de toutes ces odeurs et pas seulement parce qu'il plaisait à sa maîtresse de le voir ainsi paré et soigné. Il y goûtait une joie exempte de tout autre sentiment et s'était mis à aimer pour eux-mêmes bijoux, fanfreluches et colifichets.Les heures qu'il passait à sa toilette, devant son miroir, le consolaient de l'indifférence de Myrtile qui ne semblait même pas soupçonner l'amour dont il brûlait pour elle. Il se parait donc avec un soin minutieux ; il souriait d'aise chaque fois qu'il constatait dans son miroir qu'il était parvenu à s'embellir encore ; puis son cœur se dilatait de joie à la pensée que Myrtile le trouverait élégant et joli, et serait peut-être assez bonne pour le lui dire.C'est pourquoi, lorsqu'il la rejoignait, appelé par un coup du timbre placé dans sa chambre, il observait avec anxiété le visage mat aux yeux vifs, avide de voir qu'une secrète satisfaction faisait étinceler les yeux noirs et courir le sang sous la peau veloutée. Ces marques lui apparaissaient souvent, car le plaisir de Myrtile était réel lorsqu'elle s’abandonnait aux soins de ce garçon docile qui avait des ajustements et des parures de femme et dont les gestes attentionnés et gracieux s'accompagnaient à la fois d'effluves parfumés qui lui caressaient l'odorat et du tintement métallique des bracelets heurtés dans une claire musique qui lui enchantait les cueilles. Alors, elle le gardait longtemps, ayant ...
    ... toujours quelque chose à lui ordonner, quelque occupation féminine à lui imposer, quelque caprice à exprimer. Si c'était le soir, l'heure du coucher arrivait qu'il était encore dans la chambre de la jolie femme, qu'avec un indicible émoi, il aidait pour sa toilette de nuit.Ce déshabillage, avec tout ce qu'il montrait à ce jeune homme dont la virginité était intacte et l'expérience nulle, constituait un supplice de Tantale ; les plaisirs que Fred ne connaissait pas mais dont sa puberté en travail lui donnait la prescience, lui mettaient à l'esprit une féerie d'évocations imprécises, d'autant plus merveilleuses qu'elles n'avaient aucune forme possible à définir ; Myrtile en était le centre avec le poème de son corps onduleux et svelte et l'éclat de ses chairs satinées. C'était avec une ivresse réelle qu'il s'allongeait sur la fourrure d'ours noir pour lui servir de marchepied lorsqu'elle montait au lit, posant son pied mignon sur ses reins ou ses épaules.Et lorsqu'elle le congédiait, il était dans l'état d'énervement d'un homme qui n'aurait pas mangé depuis longtemps, qui verrait par une porte ouverte les splendeurs d'un festin copieux et qui, au moment où cette porte se fermerait brusquement devant lui, s'imaginerait qu'il a rêvé qu'il a eu une hallucination et resterait dehors avec ses crampes d'estomac. Si Myrtile y réfléchissait, elle pouvait se rendre compte du supplice imposé à Frida, mais elle ne s'en souciait guère, ne cherchant que des jouissances de Sybarite rehaussées par ...