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Le disque de Ruellan
Datte: 08/12/2017, Catégories: sf,
... l’Oligarque. Elle a beaucoup de poids ; sa parole porte, bien au-delà de sa classe. L’Oligarque veut supprimer les derniers fonctionnaires, mais elle s’y oppose.— Elle peut vraiment empêcher ça ?— Oui, temporairement du moins. Mais le temps presse pour l’Oligarque : les autres pays le regardent, il y a des accords commerciaux, enfin tout un tas de choses inintéressantes mais ô combien gratifiantes.— Et moi, là-dedans ? Je sens qu’il y avait un piège dans le piège ; la paire d’as que j’avais cru découvrir chez Petit-Colin est en train de se faire boulotter entre une quinte flush et un carré de rois. Je l’ai dans le cul, et pas qu’un peu. — Vous êtes le point faible, le défaut de son armure. Dans quel état pensez-vous que sera votre amie quand elle vous verra trouillotinée en public ? Non, elle ne se battra plus après ça, les analyses psys sont formelles. Et ce sera beaucoup plus efficace que la trouillotiner, elle ; ça en ferait une martyre sinon…— Mais… pourquoi cette mission, alors ? Ils pouvaient me faire tomber bien avant. Je suis désespérée, mais je cherche toujours à comprendre. — Petites luttes de pouvoir, sans grand intérêt ni grandes conséquences. Non, je ne cherche pas à remplacer l’Oligarque. Je prends beaucoup trop de plaisir à ce que je fais ; mais quelqu’un, dans son entourage, aimerait bien reprendre le business. Il a raté son coup, il passera à autre chose. Votre « mission », ce n’était que la cerise sur le gâteau. Elle est finie ; vous aussi. Je le ...
... regrette sincèrement pour vous. En d’autres circonstances…— Vous y gagnez quoi, vous ?— J’espérais vous gagner, vous. Mais hier soir, pendant que vous nous visionniez en train de danser, j’ai eu votre rapport psy. Vous êtes toujours amoureuse de Val, et je n’aurai jamais ma place entre vous. « Putain… Je vais mourir par la jalousie d’un type que je ne connaissais pas il y a quarante-huit heures ! » — Vous savez, entre d’une part me faire trouillotiner et détruire ma femme ou, d’autre part, ne jamais la revoir – ce qui est déjà le cas dans les faits aujourd’hui – et vivre une passion sinon amoureuse, du moins physique avec vous… euh, pour moi, le choix est vite fait. Je peux vraiment y mettre du mien, à part que vous êtes un beau salaud. Ben vous êtes plutôt pas mal, et à défaut de vous aimer, j’aime vos goûts ; on a vu pire comme début pour un mariage, non ? Oui, bon, je sauve ma peau comme je peux, mais le pire, c’est que je pense ce que je dis. J’ai peut-être pas vendu au mieux le truc. — Enfin, mariage, c’est vous qui voyez ; on n’est pas obligé non plus.— La proposition est intéressante. Très intéressante. Mais je crains d’y laisser trop de plumes. « Et merde ! Encore un qui a une bite mais pas de couilles. » Mon dernier espoir : — Vous m’offrirez quand même une dernière danse ? Il sourit pâlement. — Dernière volonté accordée. Il se penche sur son bureau et une douce musique emplit la pièce. J’ai les larmes aux yeux, mais je le prends dans mes bras. La musique et les secondes ...