1. Lutte des classes


    Datte: 12/12/2017, Catégories: fh, amour, nonéro,

    Dans l’avenue illuminée, une pluie fine et froide poussée par une bise glacée frappe les rares passants. Une mince silhouette féminine avance rapidement. Maître De Saint Just rentre à son domicile de for mauvaise humeur. D’abord ce temps ce début d’hiver n’incite pas à la joie. Son appartement doit être glacé, car depuis le court circuit de la semaine dernière où tout a failli flamber, l’électricité est coupée, et donc la chaudière ne fonctionne plus. L’électricien consulté doit passer ce soir pour apporter le matériel nécessaire à la remise en état de l’installation. Et là dessus, le patron de l’étude où elle travaille, lui a expliqué qu’il ne pouvait pas malheureusement lui signer le contrat qu’il lui avait promis. Le fils de son associé vient de terminer ses études, il prend la place. Ce salaud a attendu le vendredi soir, dernier jour du stage, pour le lui dire. Donc elle n’a plus de salaire, même pas une prime de remerciement, pas de possibilité de payer les travaux. Pourtant, tout allait bien pour Anne-Sophie jusqu’à maintenant. Issu de bonne famille, relativement aisée, fille de colonel, elle a pu, avec son frère aîné, suivre des études sans problèmes. Réussite au bac sans difficulté, mais sans mention, fac de droit, licence. À vingt six ans, elle a hérité de l’appartement de sa grand tante, vieille fille, qui était aussi sa marraine. Elle a prêté serment d’avocat. Tout allait pour le mieux. Pourtant elle ne partageait pas les idées de sa famille. Son frère, sorti ...
    ... sous-lieutenant de Saint Cyr, droit dans ses bottes, entame une carrière militaire comme son père. Mais Anne Sophie, elle, n’est pas aux ordres. Et c’est sa liaison affichée avec un copain de fac, Patrick, qui a provoqué le clash. Heureusement, qu’il y a Patrick. Elle se considérait comme laide, grande, maigre comme un clou, un visage ordinaire, sans relief, avec des seins de gamine, un petit cul de lapin. Sans réelles relations avec les garçons. Et un jour le miracle s’est produit. D’abord, simple voisin de cours, un soir, après une réunion entre copains, il l’a raccompagnée, est monté chez elle. Ils avaient bu tous les deux et pour la première fois un garçon l’a touchée, déshabillée, caressée et dépucelée. Elle désirait franchir le pas depuis longtemps, mais aucun homme ne s’était jamais intéressé à elle. Moment un peu douloureux, mais par la suite, on s’y fait. Boursier, Patrick habitait avec un copain dans un studio. Elle lui a offert l’hospitalité. Et depuis trois ans ils vivent ensemble. Elle se rend bien compte qu’en réalité il profite d’elle. Pour la baiser certes, mais aussi pour le logement, la nourriture. Car il est sans travail, et il est probable qu’il rencontre d’autres filles quand elle n’est pas là. Leur relation ne peut durer longtemps ainsi, c’est sûr. Ils ne se parlent presque plus, il sort sans elle, ni même la prévenir. Elle habite dans le centre ville, un bel immeuble du dix neuvième siècle. Pas de loyer, mais la tante n’avait pas les moyens d’assurer ...
«1234...21»