La Voyageuse Solitaire - Histoires de Sexe

La Voyageuse Solitaire

... suce le sang. Il va me prendre dans ses bras. Je vais retrouver le goût de mon sang sur ses lèvres. — Il te faut prendre garde à la douceur des choses, dit-il à mi-voix. Un peu trop rythmée, sa diction. Et la fin de la phrase me rappelle un titre de roman. Sois bonne joueuse, Sophie ! — Elle cache en effet les épines des roses. Tu parles souvent en alexandrins ?— Ça m’arrive.— Moi, j’en glisse parfois dans mes études économiques. Personne ne s’en aperçoit. Jamais ! Nous rions, il garde ma main dans la sienne et m’entraîne plus loin. Comme c’est kitch, de se promener main dans la main, la nuit, dans un jardin ! Ce type doit décidément être impuissant. — Qu’est-ce que c’est que ces drôles de plantes, avec ces fleurs orange qui pendouillent ?— Des lanternes japonaises. Elles ont un nom scientifique, "phy" quelque chose. Attends que je cherche. Pas phimosis comme Louis XVI… Physalis. On les nomme aussi amour en cage. Un ange passe, éteignant les lampadaires. — Ne bougeons pas si nous voulons voir les étoiles. Vite, chercher douze pieds et une rime. Toiles, voiles, dévoiles… Si de Sophie le corps pulpeux Julien dévoile… Je renonce et me tais, ça vaut mieux. — Tu vois la Grande Ourse ? Cinq fois la distance entre les étoiles du chariot, vers le haut, et tu tombes sur l’étoile polaire. C’est dans tes bras que je voudrais tomber, ballot. Et sur l’herbe. Je désire en effet ce type qui fait des manières, qui parle en vers de mirliton, qui a fait un bébé à la bonne femme que mon mari ...

... est sans aucun doute en train de baiser… — Montre-moi. Il est derrière moi, son bas-ventre très près de mes fesses. Encore un petit effort ! Il veut que je l’aide ? Je succombe à son charme, chiffe molle, mon corps s’abandonne, mes fesses se collent à son pubis, je respire vite, ma voix se noue… — Julien, je crois bien que c’est elle, là, en face, n’est-ce pas ? Il fallait tourner la tête pour lui parler, question de politesse. Mes lèvres ont chatouillé son menton. Baisse un peu la tête, Julien ! Le reste du corps a fait comme la tête. Mes fesses m’avaient informée qu’il bandait ferme, mon bas-ventre me le confirme. Nos lèvres se rencontrent, nos langues aussi. Une main se glisse sous ma jupette. Vite, se laisser tomber sur le sol… — Non, Sophie, pas ici. Dans la chambre d’amis. Ah ! Dans la chambre conjugale doivent batifoler madame et Olivier. Sous les yeux du bébé, peut-être ! Nous refaisons le chemin inverse, l’un tout contre l’autre, en nous tenant par la taille. Revoilà ses phymo, physa… — L’amour en cage, Julien ! Une prison dont il faut savoir s’évader, parfois. Julie et Olivier devisent amicalement. — Tiens, vous avez sympathisé, c’est bien, dit Julie. Olivier se lève. — Ma chérie, il est temps de partir. Chers amis, merci. N’oublie pas ton bikini, Sophie. Pas un mot dans la voiture. Morose, Olivier conduit un peu trop vite. Rentrés chez nous j’aurais voulu qu’il me punisse. Tiens, encore un alexandrin ! Vendredi 9 juin — Ce genre de promesse à la con, c’est fait pour ...