Chroniques immortelles - Viracocha (3)
Datte: 19/12/2017,
Catégories:
Divers,
Non. Je fais fausse route. Ni Pawin, ni ses trois compagnons ne sont Viracocha. Hier ils étaient à des kilomètres d’ici alors que ma « boussole » m’a amenée droit sur le campement. Je suis désemparée. J’en suis toujours au même point. Et je commence à douter. Et si la « boussole » m’avait en réalité guidée vers autre chose ? Et si Viracocha était une des femmes ? Ou un des chiens ? Ou un perroquet ? Christine, ressaisis-toi ! Mais j’ai conscience que s’il ne se produit rien de nouveau, ma recherche sera un échec. En attendant, ça discute dur à mon propos. Pawin et quelques autres souhaitent me guider vers un camp où il y a des blancs ou du moins des tribus inféodées aux blancs. D’autres préfèrent me trancher la tête ! S’ils me libèrent, je risque de revenir vers leur camp avec des soldats, leur révéler l’emplacement du campement. Pawin rétorque que les blancs savent déjà ou est leur campement puisque des « colibris de fer » les ont déjà survolés et observés. Me tuer n’apportera rien, sauf peut-être des représailles de la part des blancs. Je comprends qu’ils parlent d’hélicoptères... La question est de savoir si cette communauté sera laissée en paix par les autorités ou si quelques tordus ne se mettront pas en tête de leur apporter le progrès et la civilisation, ou de les évangéliser... Problème qui me dépasse... Mes réflexions sont interrompues par l’arrivée de la « mégère ». C’est une femme d’un certain âge qui a déjà quelques cheveux blancs. Sa peau est plissée, elle est ...
... ridée, ses seins se sont affaissés en « gant de toilette », et elle n’a toujours pas l’air commode ! J’ai remarqué qu’elle faisait autorité auprès des autres femmes. — Kirin, viens ! Me dit-elle d’un ton sans réplique. (NDLA : à partir de maintenant, la compréhension de la langue par Christine étant presque totale, je vais retranscrire les dialogues de la façon habituelle, y compris les réponses de Christine, sans les blancs ou les hésitations qui seraient inévitables. Irina) — Puisqu’on doit te donner à manger, tu dois travailler comme les autres ! Rajoute-t-elle. Je lui emboîte le pas, un regard interrogatif vers mon cerbère. Mais celui-ci se désintéresse de mon sort. La décision a dû être collective... Elle m’entraîne auprès d’un groupe de femmes qui sont en train de se charger de filets et de paniers vides. L’une d’elles me tend un filet en souriant gentiment. C’est la jeune fille qui m’a donné à manger tout à l’heure. Elle semble très jeune, à peine passé le seuil de l’adolescence, mais semble d’une grande amabilité. Toujours en souriant, elle pointe son doigt sur elle. — Taima, dit-elle. — Chri... Kirin, dis-je en retour. Elle me désigne alors la mégère — Kanuna, l’ancienne. Les unes après les autres, elle nomme les autres femmes, ainsi que des enfants qui nous accompagnent pendant que nous nous enfonçons sous le couvert de la forêt. Notre promenade ne dure guère que cinq minutes et je suis surprise de trouver un espace dégagé : un potager. J’y découvre des plants de ...