Chroniques immortelles - Viracocha (3)
Datte: 19/12/2017,
Catégories:
Divers,
... la main, tient tête au seigneur de l’Amazonie et le force à reculer. Là où les autres femmes ont fui, elle a fait face et protège les deux enfants terrorisés. A la tête des guerriers, Pawin lance un ordre bref. Des lances s’envolent déjà vers le jaguar. Mais ce dernier a compris et d’une détente prodigieuse, s’arrache en direction de la forêt et disparaît en deux bonds. Pfiou... Encore émue, j’aide les enfants tremblants à descendre de leur piédestal et reprends mes caractéristiques de mortelle ordinaire. Et merde... Mais je n’ai pas le temps de me lamenter. On m’entoure, on me félicite, je suis traitée de grande guerrière. Pawin hoche la tête le regard admiratif. Kanuna, l’ancienne me serre affectueusement contre elle. — Tu as sauvé les enfants de mon enfant ! Me dit-elle. Dorénavant, tu es ma fille ! Vous entendez ? J’ai une nouvelle fille ! Une des femmes serre les deux petits contre elle. Leur mère. La fille de Kanuna. On continue à me féliciter, on me tapote dans le dos, on me célèbre. Taima sourit largement. Mais je suis inquiète. Instinctivement, j’ai activé mes facultés à pleine puissance ! Malgré la distance, Viracocha n’a pu que la sentir ! Que va-t-il se passer ? Kanuna ne me lâche pas quand nous retournons au campement. J’ai tenu à porter les sacs remplis de légumes que nous avons récoltés, comme les autres femmes, et on admire ma vigueur. Et cette fois, on m’invite à pénétrer franchement sous la plus grande des maisons. L’ancienne m’invite à m’asseoir à côté ...
... d’elle, au milieu des autres femmes. C’est un grand jour. El tigré a attaqué et il a été mis en déroute. Aujourd’hui c’est la fête, et j’en suis l’héroïne. — Ce que tu as fait est très courageux, me dit solennellement Pawin. Tu as sauvé deux enfants de notre tribu. Dorénavant, tu n’es plus notre prisonnière mais notre invitée. Tu peux rester autant que tu veux ou partir. Tu es libre. — Merci, dis-je. Je... j’aimerais rester un jour, enfin, un ou deux jours. Enfin, je veux dire, juste le temps nécessaire pour récupérer, si je ne gêne pas ? Il m’a regardé étrangement, avec un léger sourire. « C’est bien » se contente-t-il de dire. L’attaque ratée du jaguar fait l’évènement, un évènement riche en émotion. Les Indiens éprouvent le besoin d’en parler et reparler. Je passe le reste de l’après-midi avec les femmes. Taima est venue s’asseoir à côté de moi. La curiosité a maintenant remplacé la retenue. Elles sont fascinées par mon physique, et Kanuna la première ne manque pas de commentaires élogieux... tout en me tâtant sous toutes les coutures : les muscles des bras et des jambes, les seins, les hanches... — Tu as des seins généreux. Et des hanches larges. Tu es faite pour avoir beaucoup de bébés ! Tu as un mari chez les blancs ? Tu as combien d’enfants ? Oh putain ! Je réalise alors l’écart existant entre le mode de vie des Amérindiens et des Occidentaux. J’explique ou je vis, un pays lointain appelé la France. Elles sont stupéfaites quand je leur dis que j’ai vingt-cinq ans ...