Trois hommes et un cadavre
Datte: 20/12/2017,
Catégories:
Collègues / Travail
médical,
bizarre,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Oral
humour,
policier,
Un vent froid rabattait violemment la pluie contre la vitre de mon bureau. Un putain de temps d’automne ! Devant moi, à ma droite, une petite lumière rouge clignotait sans arrêt sur mon téléphone… j’avais des messages, sûrement des mauvaises nouvelles, pour les bonnes nouvelles, en général, on préfère vous rappeler pour vous les annoncer de vive voix. Posé sur la gauche de mon bureau, un hamburger de chez Jack (celui qui est sur la 5ème avenue) était en train de refroidir gentiment en perdant abondamment son ketchup sur la table. Mort depuis peu, pas encore de rigidité cadavérique… Et en face de moi : ma principale préoccupation du moment : un nouveau client. Il s’appelait Kraminsky, la trentaine, une gueule de playboy de la côte Ouest, visiblement plein aux as. Une bonne raison pour mettre de côté les mauvaises nouvelles de mon répondeur et la lente agonie de mon hamburger ; l’argent est Dieu… — Allons directement à l’essentiel du sujet Monsieur Kraminsky, j’ai encore plusieurs autres rendez-vous ! (En fait aucun, mais ça fait du bien de paraître important).— Je viens vous voir pour une affaire de meurtre, balança-t-il tranquillement. Aïe ! Une affaire de meurtre… Qui dit meurtre dit aussi meurtrier, et les tueurs, je préfère pas m’y frotter… sauf si le client paye bien « of course ». — Eh bien je vous écoute, dites-m’en plus.— C’est ma femme… elle est morte, assassinée il y a deux semaines. J’aimerais que vous trouviez le coupable.— Adressez-vous plutôt à la police.— Je ...
... l’ai déjà fait, mais ils ont conclu à un suicide.— Et vous n’y croyez pas ?— Non, bien sûr que non ! Je connais ma femme, elle n’était pas suicidaire ! Le gars commençait à perdre son calme. Étant un spécialiste en psychologie, je jugeai qu’il valait mieux faire profil bas histoire de le ménager. J’aurais l’air idiot s’il se cassait maintenant. — Bien, bien… mais comprenez bien que je ne peux pas enquêter comme ça, dans le vide. Il me faut un début, une piste…— Il y a trois suspects !— Selon la police ?— Mais arrêtez donc un peu avec votre police ! La police n’a plus rien à voir dans l’affaire ! Ces trois suspects sont… étaient les amants de ma femme ! Alors là, je savais plus quoi dire. Gourmande sa femme ! Je lui demandai des explications. Il fut très loquace. Sa femme avait en effet trois amants, Mark, Richard, et Peter. Et le pire, c’est qu’elle les fréquentait tous régulièrement, en plus de son mari. D’après ce dernier, sa femme, Sandy, était très nympho, ce que je voulus bien croire. Il tolérait cela, car, bien sûr, c’était lui qu’elle aimait, et c’était pour son bien-être, nécessaire à son équilibre psychologique, etc, etc…. mais là, je pense plutôt qu’il cherchait à se prouver à lui-même qu’en fait, il maîtrisait parfaitement son couple. Et puis un beau jour, cette brave Sandy se fait la malle avec l’un des mâles. Notre Monsieur Kraminsky n’est pas particulièrement content, mais il se fait assez vite une raison. Deux jours plus tard, on retrouve le cadavre de la femme ...